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Transsibérien 2009: Russie, Mongolie

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J16 Mercredi 02 décembre 2009 Oulan Bator

Aujourd’hui, destination Manzushir Khiid, un monastère fondé en 1733, constitués de 20 temples et abritant 350 moines. Mais pendant la chasse de toute les religions sous les années communistes, les troupes russes ont détruits le complexe qui sera en partie reconstruite pour accueillir des séminaires bouddhistes.
Au milieu de nul part, nous traversons la ville de Zuunmod, abritant quelques bâtiments administratifs, des écoles… et des petites maisons accompagnées de yourtes dans les jardins entourés de palissades en bois.

ville de Zuunmod
ville de Zuunmod

Une ambiance particulière ressort de cette ville en la traversant: pourquoi ici? Quelle destinée?…
Puis à quelques kilomètres au fond d’une vallée, on aperçoit à nouveau quelques bâtiments accrochés à la montagne. Cette fois ci Sabah est de l’aventure. Nous traversons un espace boisé abritant quelques bâtiments destinés au tourisme mais fermé aujourd’hui. Nous continuons notre ascension jusqu’au dernier temple restauré et fermé situé à coté des ruines de l’ancien temple.

Manzushir Khiid
Manzushir Khiid

Seuls des « alcôves » dans la montagne au dessus du temple apportent une valeur au site car ces derniers étaient le lieu de médiations des moines et présentent des peintures rupestres bouddhiques.

Lieu de méditation
Lieu de méditation

Nous essayons de rallumer quelques bâtons d’encens, les enfants ont l’idée de ranger un peu ce lieu.

Allumage de batons d'encens
Allumage de batons d'encens

Lors de la descente, après quelques batailles de boules de neige, je prends conscience que nous foulons les derniers espaces de neige fraiche.

Sabah la montagnarde
Sabah la montagnarde

C’est pourquoi j’encourage les petits à canarder encore plus leur maman…
Sur le chemin du retour, nous nous arrêtons dans un village de nomade reconstitué pour les touristes avec de grandes yourtes montées sur des charriots autrefois tractés par des chevaux ou des vaches, des yourtes plus classiques mais riches dans leurs ornements et quelques statues de bois.

yourte sur roues
yourte sur roues

Seuls les sanitaires font défauts dans ces villages et arrêtent les envies des enfants. Une cabane à distance du village abrite un large trou recouvert de planches et laissant apparaître une fente de 30cm de large par 2 de long avec une vue plongeante sur le fond. C’était sans doute l’ancêtre des toilettes dite à la Turque…
Dans la yourte principale largement décorée de peau de léopard des neiges, d’éléments en bois gravés et au milieu de laquelle un poêle en forme de tortue domine, nous déjeunons un repas local copieux et gras à souhait.

Intérieure orné de peaux de léopards des neiges...
Intérieure orné de peaux de léopards des neiges...

Sur le chemin du retour, apercevant au loin le voile de pollution couvrant Oulan Bator, nous décidons un dernier arrêt pour respirer un bon bol d’air pur…

Brouillard de pollution sur Oulan Bator
Brouillard de pollution sur Oulan Bator

Les musées rouvrant aujourd’hui, nous avons le temps de parcourir le musée d’Histoires Naturelles qui regorge entre autre de nombreux squelettes de dinosaures dont un squelette de petit T Rex quasiment complet qui effraya Sabah mais qui émerveilla Manao.
Une dernière sortie en solitaire dans la ville me permets de prendre une dernière fois la température de la ville tout en faisant quelques provisions pour notre dernier trajet dans le trans sibérien jusqu’à Pékin. Nous profitons bien de notre dernière nuit à Oulan Bator.
Notre séjour de 3 jours nous a permis de découvrir Oulan Bator et quelques sites environnant mais ce pays présente tellement de diversité de paysage qu’il mériterait d’être découvert dans ses contrées plus lointaines…

J15 Mardi 01 décembre 2009 Oulan Bator

Cette fois ci nous quittons Oulan Bator pour visiter un centre de séminaire bouddhiste d’Aryapala situé dans le parc national Gorkhy-Terelj à 80 kms de la capitale.
Nous traversons des paysages montagneux, couverts d’une fine couche de neige.
Les arbres sont peu présents ce qui laisse de grands espaces de pâturage pour les moutons, les vaches et les chevaux.
De temps en temps nous apercevons quelques yourtes de nomades qui se déplacent 3 à 4 fois par an à peu près toujours au même endroit.

camps des yourtes
camps des yourtes

D’ailleurs, MG nous amène dans une famille de nomade pour ressentir un peu le mode de vie et les habitudes dans une yourte. Une grand mère et ses 2 petits enfants nous accueillent dans leur tente. Composée d’une seule pièce dans laquelle trône au centre un bon poêle à bouse séchée qui chauffe la yourte. Habituellement,les invités sont installés à gauche du poêle en entrant et les habitants à droite. On nous propose tout de suite du thé noir au lait, des biscuits faits maison, des bonbons (qui régaleront les enfants) et des portions de lait de chèvre séchés. MG nous avait prévenu qu’il n’était pas bon de refuser ce que l’on nous offre… mais pas de mauvaises surprises comme on avait pu nous annoncer plus tôt.
Nous posons quelques questions sur leur mode de vie et très vite les enfants commencent à jouer ensemble. L’ambiance est sympa mais il est déjà temps de se quitter sans avoir le temps de faire le tour du complexe autour de la yourte constitué d’une étable pour les vaches et les veaux constituée de bois et de terre, d’une basse cour et d’une seconde yourte servant de remise pour les denrées alimentaires et autre.
Nous déjeunerons dans un des nombreux camps de yourtes touristiques qui vides l’hiver sont bondés en été. Les enfants découvrent des chapeaux de nomades et un arc avec des flèches. Ils se prennent tout de suite pour des chasseurs mongoles à l’affut de gibiers.

Jeunes chasseurs mongoles
Jeunes chasseurs mongoles

Je profite de la fin du repas pour parcourir les sommets entourant le camp pour mieux apprecier la paysage montagneux. Quelques bois de bouleaux sur les versants nord apportent des abris pour les lapins et autres animaux. Les loups, les ours et les lynx sont présents dans le parc mais plus éloignés des camps.
Pendant ce temps là, le chauffeur montre à Manao comment tirer à l’arc; ce qu’il essaie de faire sans succès.

cours de tir a l'arc
cours de tir a l'arc

En direction du centre de méditation, nous passons devant le Rocher de la Tortue, ensemble rocheux en forme de…. tortue,symbole de longévité.

Manao et le rocher de la Tortue
Manao et le rocher de la Tortue

Enfin au fond de la vallée nous apercevons derrière une forêt de bouleaux et de pins, un temple accroché sur le flan de la montagne.

centre de séminaire bouddhiste d'Aryapala
centre de séminaire bouddhiste d'Aryapala

Sabah, à nouveau endormie, restera dans la voiture pendant notre ascension. Manao dans un bon jour gravira l’ensemble d’un coup et sans bronché. Après avoir franchi un petit pont suspendu et avalé un grand nombre de marches, nous sommes ébahis devant le panorama qui s’offrent à nous. Nous comprenons mieux pourquoi ce lieu a été choisi pour la méditation…

Moulins à prières
Moulins à prières

Le temple comporte des peintures figuratives montrant les supplices qui nous attendent si nous ne respectons pas les règles des soutras.

Peintures extérieures symbloisant de haut en bas:le paradis, la vie sur terre et l enfer
Peintures extérieures symbloisant de haut en bas:le paradis, la vie sur terre et l enfer

A l’intérieur, des peintures éclatantes ornent les murs.

Exemple de peinture murale
Exemple de peinture murale

Malheureusement, l’aura apportée par les prières manque à ce lieu.

Intérieur du temple
Intérieur du temple
Descente du temple
Descente du temple

Nous redescendons en nous délectant du panorama. A l’arrivée au 4X4, Sabah est réveillée et sur les genoux du chauffeur qui a essayé de lui rendre le réveil moins difficile.
De retour à l’hôtel, nous n’avons pas le courage de sortir et nous commandons des pizzas à livrer dans notre chambre. Ces dernières de grande taille nous resteront sur les bras jusqu’à la fin de notre séjour à O-B.

J14 Lundi 30 novembre Oulan Bator

Coup de speed pour le réveil des petits, le train a un peu d’avance et on nous demande de sortir. Nous jetons les enfants sur le quai et suivent les bagages.
MG, surnom de notre guide mongole pour ces 3 jours, nous attend sur le quai.
Première impression de grand froid depuis notre départ: – 18° C.
Nous nous gelons jusqu’à la voiture qui nous amène à notre hôtel. Nous décidons de terminer notre nuit dans un grand lit, avant de prendre le petit déjeuner à l’hôtel: saucisses, omelette, thé, fromage, confiture…
Après avoir repris de l’énergie, nous retrouvons MG qui nous emmène faire un tour en ville.
La première étape est la place principale d’Oulan Bator, au milieu de laquelle trône sur son cheval le créateur de la Mongolie libre et indépendante en 1921: SÜKHBATAAR.

SÜKHBATAAR
SÜKHBATAAR

A l’une des extrémités a été construit récemment le mémorial de Genghis Khan, deuxième grand héros mongole du 12e et 13e siècle, au milieu duquel il domine la place sur son trône.

Quatuor au pied de Genghis Khan
Quatuor au pied de Genghis Khan

De l’autre coté, le symbole d’une Mongolie qui essaie de rester dans une politique de développement , une tour d’architecture contemporaine est en cours de construction.
Mais très vite le froid, nous pousse dans le 4X4 chauffé et nous prenons la direction du monastère bouddhiste de GANDANTEGCHINLEN KHIID, le plus vaste et le plus important de Mongolie.

Monastère  bouddhiste de GANDANTEGCHINLEN KHIID
Monastère bouddhiste de GANDANTEGCHINLEN KHIID

Nous parcourons le lieu composé de plusieurs temples accueillant des moines en cours de méditation avec le chant des prières qui nous mène directement au nirvana, mais aussi une école de moine gratuite et ouverte à tous. Accessible dès 3 ans, les enfants y apprennent les fondements de la religion bouddhiste, l’orthographe… et peuvent continuer jusqu’à l’université.

Elèves moines
Elèves moines

Mais à 18 ans, ces élèves moines doivent décider s’ils poursuivent dans cette voie ou réintègrent la vie civile. Il est important pour une famille d’avoir au moins un moine dans ses enfants. En visitant cet établissement Manao nous annonce qu’il deviendrai bien moine…
Dans l’édifice principal, une statue dorée de Bouddha de 26,50m de haut est protégée des aléas climatiques.

Bouddha
Bouddha

Manao ne manque pas de faire tourner quelques moulins à prières.

Manao et les moulins à prières
Manao et les moulins à prières

C’est avec un peu d’amertume que nous quittons ce lieu accueillant et plein d’énergie.

Nous déjeunons dans un restaurant de barbecue mongole intéressant. En effet, nous attendent de grands buffets de viandes crues, de légumes et de nouilles crues. Une fois, notre choix effectué, nous le donnons à un cuistot qui fait revenir l’ensemble sur une plaque chaude. Un vrai délice.
Le meilleur choix a été fait par Manao.
L’ensemble des musées étant fermé pour cause de H1N1, MG nous amène sur le mémorial de ZAISAN, juché au sommet d’une colline.

Mémorial de ZAISAN à Oulan Bator
Mémorial de ZAISAN à Oulan Bator

Ce mémorial construit par les russes en souvenir des « soldats et héros inconnus » des différentes guerres, offre normalement une large vue sur Oulan Bator. Mais cette vue, en période hivernale, est réduite par une épaisse couche de pollution due aux centrales thermiques et au chauffage des habitations…. Rien à envier à Paris mais seulement 1.5 millions d’habitants.

Manao avec vue sur Oulan Bator
Manao avec vue sur Oulan Bator

Sabah, endormie dans le 4X4, reste en compagnie du chauffeur, pendant que nous grimpons au sommet.
Cette première glaciale journée aura raison des enfants. Je profite de leur repos pour me promener sur Peace Avenue, principale rue bondée de la ville. Je me dirige vers le grand magasin d’état pour trouver des peintures locales car nous avons flashé avec Cal sur une toile du restaurant. Mais ce qui est proposé dans ces magasins n’a pas la même qualité. Par contre je trouve des belles paires de moufles fourrées pour les enfants. La nuit est tombée et les trottoirs sont bondés. Le service de transport de bus est au bord de l’explosion… Les passants sont calmes et je n’ai ressenti aucun malaise pendant cette promenade.
Arrivé dans la chambre, les enfants se reposent devant un DVD, nous partons à la recherche d’un resto plutôt local. Nous en trouvons un dans lequel nous nous régalons de plats du pays dans lesquels la viande domine.
Les enfants attirent toujours les regards charmés des mongoles.

Panneau info H1N1 à Oulan Bator
Panneau info H1N1 à Oulan Bator

J13 Dimanche 29 novembre 2009 de Irkoutsk à Oulan Bator.

Nous retrouvons tout de suite nos marques dans le train.
Cette fois ci les petits déjeuners ne sont pas offerts mais nous avons encore des réserves.
Nous reprennons les activités classiques du train tout en observant la paysage russe qui a fortement changé. La Taïga constituée essentiellement d’épineux a laissé place à la steppe où l’absence d’arbres est flagrant.

La steppe russe avec ses chevaux
La steppe russe avec ses chevaux

Passage frontiere russo mongole:
Arrivée à 13h à Naouchki ville frontalière avec le Russie. On nous annonce que le contrôle des passeports par les autorités russes aura lieu à 16h. On a donc 3 heures à perdre entre une promenade dans le village qui ne possède pas grand chose et la cabine du train.
A 16h, deux femmes militaires nous prennent les passeports.
Nous devons remplir des bulletins pour la déclarations à la Douane. Ceux-ci arrivent vers 17h, on nous demande de descendre la bagages des rangements sous les lits et au dessus du couloir du train. Nous devons évacuer le compartiment et une femme d’une douceur militaire russe, saute sur les lits et inspecte tous les endroits où nous serions susceptibles de cacher des icônes, des Samovars (théières suivant les familles depuis des générations). Elle ouvre les trappes au plafond, regarde sous les lits mais ne regarde pas dans nos bagages… Nous remarquons qu’à l’extérieur, pendant les fouilles, des militaires surveillent les portes d’entrée et les fenêtres pour éviter toute fuite.
A 18h, le train repart armé d’une nouvelle locomotive mongole.

Après quelques minutes, le train passe dans un corridor entouré de grillages barbelés. Après un court arrêt, nous voilà reparti et franchissons la frontière, un couloir sécurisé par des barbelés des 2 cotés.

Après 10 minutes nous arrivons à Soukhe-Bator, où nous recommençons les mêmes étapes mais avec les autorités mongoles. Armés de masques anti bactériens, ils nous demandent nos passeports, de remplir des fiches de renseignements, des fiches sur la grippe H1N1… Ils emportent à nouveau les passeports à 18h45… .

Sabah s'occupe dans le couloir
Sabah s'occupe dans le couloir

Mais cette fois-ci ils parlent mieux l’anglais.
Après 30mns, nous récupérons sans encombre les passeports.
Nous restons à quai jusqu’à 21h.
Ce passage de frontière est long et fastidieux mais nous y arrivons enfin.

Après un diner avec des soupes de nouilles et un peu de charcuteries, nous nous lançons dans notre première nuit sur le sol mongole…