De Tortel à Coyhaique: 14 mars au 28 mars

Nous sommes de retour sur la Carretera Austral. Le paysage qui nous y accueille est une fois de plus incroyable!!! Nous sommes au confluent de deux rios Baker et Chacabuco. Les eaux bleues laiteuses issues des glaciers de l’un se jetant dans les eaux brunes chargées de sédiments de l’autre. Les couleurs sont exacerbées par un soleil radieux. Un spectacle magnifique!!

Nous

Cette fois nous allons sillonner le sud de la mythique Carretera austral.
Nous arrivons rapidement à la petite et paisible ville de Cochrane où nous devons remplir nos stocks de nourriture vidés en prévision du passage de la frontière chilienne. Le grand magasin est à la fois l’épicerie, le magasin de bricolage, l’armurerie, la mercerie, le magasin de jouets, de vêtements… On y trouve tout ce dont les gauchos des alentours peuvent avoir besoin. C’est un immense bric à brac! Finalement pas si différent des supermarchés modernes…
Cette semaine, Cochrane est en fête et nous assistons à un rodéo local. Des cavaliers, par équipe de deux, doivent guider un veau vers une zone précise de l’arène. Chevaux et cavaliers forment des équipages d’une grande habileté. Les costumes traditionnels des gauchos chiliens ajoutent une touche pittoresque à l’ensemble.

Rodeo

La piste entre Cochrane et Tortel est agréable. Elle longe lacs et torrents, sinuant aux pieds de montagnes couvertes de glaciers d’où dévalent des cascades vertigineuses.

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La végétation luxuriante trahit un climat humide qui ne tarde pas à s’exprimer. François, qui a choisi de faire une étape à vélo est contraint de l’écourter, trempé, après quelques kilomètres.

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Le matin du 16 mars, nous nous réveillons sous la pluie pour le 4e anniversaire de Naoki. Manao et Sabah ne résistent pas à l’envie de lui offrir son cadeau dès le réveil. Lui qui devait passer son anniversaire sur un voilier à Ushuaia puis dans l’avion se retrouve enfermé dans le camping car au milieu de la Patagonie chilienne… Mais c’est un jour de fête et il a le droit de décider de son programme. Ce sera donc petit déjeuner et dessin animé au lit. Journée cocooning!

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En début d’après midi nous sommes chassés de notre bivouac en bord de rivière par la montée des eaux et nous gagnons Tortel. Une balade rapide dans un froid glacial et sous un crachin tenace ne nous en donne qu’un pâle aperçu. Quelle tristesse sous la pluie!
Pour clore cette curieuse journée d’anniversaire Naoki souffle ses bougies sur un petit gâteau confectionné avec le peu de chocolat argentin qu’il nous reste. Il y a même quelques fraises (au sirop) comme il l’avait demandé!!

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Le lendemain nous nous réveillons sous un timide soleil d’automne qui suffit cependant pour nous jeter dehors à la découverte de l’étonnante ville de Tortel. Il fait très froid mais une belle lumière éclaire bientôt la ville. Les sommets alentours ont été saupoudrés de neige pendant la nuit.
Construite au bord d’un fjord, dans un région longtemps accessible seulement par voie maritime, ce village sur pilotis est resté préservé. A présent la route arrive jusqu’à l’entrée du village mais c’est à pied qu’il faut le parcourir.
Ici tout est en bois, pontons, passerelles, maisons, église, kiosques…. Au bord des passerelles, les arbustes à fleur attirent par dizaines des colibris que nous entendons plus que nous les voyons.

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Places publiques et jeux pour enfants sont couverts, laissant imaginer l’humidité du climat. Nous achetons du pain tout chaud à l’épicerie-bric-à-brac et passons un moment dans la ludothèque du village. Dans chaque bâtiment un poêle à bois apporte une chaleur réconfortante.

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Nous avons une pensée pour le courage des hommes et des femmes qui ont bâti Tortel dans une région magnifique mais inhospitalière en tentant de dompter une Nature sauvage et un climat hostile. Ici, on est très loin de tout. Cochrane le bourg le plus proche est à 122km. Entre les deux, seules quelques estancias isolées.
Aujourd’hui, Tortel vit de la pêche mais surtout du tourisme pendant la courte saison estivale.

Au delà de Tortel, il est nécessaire d’emprunter une barge pour gagner Villa O’Higgins la ville la plus australe de la Carretera distante d’une centaine de kilomètres. De là, un trek de quelques jours permet d’atteindre la ville argentine d’El Chalten . Pour nous qui ne ferons pas ce trekking, aucun intérêt à descendre plus au sud.

Avant de quitter Tortel, nous rencontrons Rodrigue un voyageur français accompagné de deux chiliens Claudio et Bernardo qui sont à la recherche d’un moyen de transport pour regagner Cochrane puis Chilecito. Nous les prenons à bord et passons un agréable moment à faire connaissance.
A Cochrane, tout le monde s’installe sur la place centrale pour un moment de détente. Manao, Sabah, Claudio et Bernardo s’essaient à un atelier dessin improvisé. Claudio donne un cours de jonglage et offre des bâtons aux enfants. Rodrigue , qui a promis une baignade aux enfants, nous fait découvrir une petite rivière dans laquelle Manao et lui piquent une tête malgré la fraîcheur de l’eau.

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Puis nous nous mettons en tête de cuisiner une fricassée avec des champignons qui foisonnent mais il faut d’abord vérifier qu’ils soient comestibles… Rodrigue et les enfants arpentent alors Cochrane à la recherche d’un connaisseur. Ils essaient la pharmacie, les petits vieux croisés dans les rues et même l’hôpital mais personne ne sait répondre à leur interrogation. Tant pis, nous en avions déjà l’eau à la bouche… Tout le monde a du mal à se séparer et on convient de poursuivre ensemble la route le lendemain. François passe la soirée avec deux couples de cyclistes français croisés sur la route. Nous connaissions déjà Solène et Guillaume rencontrés près d’El Calafate et nous faisons la connaissance de Pauline et Clément.

Le lendemain, nous reprenons la route avec Rodrigue, Claudio et Bernardo. En chemin se joint à notre joyeuse troupe une nouvelle auto-stoppeuse chilienne solitaire, Melissa. Nous faisons quelques arrêts photo, nous jetons par défi dans une rivière glacée et tentons quelques lancers de rapala. A l’arrivée à Puerto Rio Tranquilo au bord de l’immense Lac General Carrera, nous décidons de dîner tous ensemble au restaurant avant de nous séparer. Encore de belles rencontres!!

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De Puerto Rio Tranquilo? nous faisons un détour sur la « Route des glaciers » qui nous mène au pied du Glacier Exploradores. De part et d’autre de la piste de petits et de gigantesques glaciers nous dominent. Les montagnes se vident allègrement par des cascades et des torrents. Magnifique! Les sommets se couvrent de neige fraîche, l’automne pointe doucement le bout de son nez. Nous sommes le 20 mars, la veille de l’automne pour nous en hémisphère sud.

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Nous arrivons au pied du mirador sous la pluie et passons la fin de journée enfermés. Au réveil, le soleil brille et nous partons à la conquête du glacier. L’entrée du mirador étant payante et chère nous décidons d’emprunter un chemin de traverse mais nous perdons rapidement la trace du sentier mal tracé dans le pierrier et nous devons rebrousser chemin sans avoir vu le glacier.
De retour à la route, nous croisons Pauline et Clément qui partent avec un guide pour une randonnée sur la glace. Trente minutes plus tard, François réalise qu’il peut les suivre à distance jusqu’au glacier. Malheureusement le temps a filé et eux aussi. Impossible de retrouver leurs traces. A défaut de toucher le glacier, il arrive à atteindre un point de vue lui permettant de l’observer dans son environnement grandiose.

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Aujourd’hui, 21 mars, premier jour de l’automne et non du printemps. La nuit a été fraîche et nous avons du mal à sortir de nos lits. Mais le soleil réchauffe vite les esprits.
Comme très souvent la matinée est dédiée à la scolarité des enfants, Carole prend en charge le français et moi les mathématiques. Pour les autres matières (espagnol, histoire, géo, éducation civique, sciences…) nous nous les partageons suivant nos préférences. Il est parfois difficile de les motiver alors que les espaces de jeux extérieurs sont infinis mais nous tenons bon.
Le soleil brille, l’air est chaud, le lac d’un bleu tendre nous attire.

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Nous décidons de passer la journée ici avec au programme:
– pêche (Manao pêche une petite truite vite relâchée puis j’en pêche une autre qui nous permet de préparer un ceviche!!)
– baignade et jeux dans l’eau pour les enfants
– ramassage de cynorrhodons (les bords des routes sont couverts d’églantiers) pour préparer des confitures
pique nique
– lecture…

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Nous décollons vers 17h30 pour quelques kilomètres avant de nous installer au bord du rio Murta. Après quelques lancers, François ramène une belle truite !!! Nous avons assez de poissons pour préparer ce ceviche. La découpe des filets, le desquamage du poisson prend un certain temps mais c’est pour une bonne cause…

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Le soir après le dîner, nous prenons le temps de jouer avec les enfants (jeux de cartes, Trivial Pursuit…) et Carole leur raconte quelques chapitres de romans d’aventures.
Nous nous retrouvons enfin seuls vers 21h30 pour sélectionner les photos qui animeront le blog ou Facebook.

22 mars : Après une matinée studieuse, je décide de faire une étape à vélo avec les enfants. Je commence à rouler avec Manao sur le ripio habituel alternance de zones de graviers grossiers, de trous puis de zones plates plus agréables. Heureusement le paysage montagneux nous fait oublier le mal de fesses. Carole partie 45min après nous avec le camping car nous rattrape. Manao a parcouru 12kms !!!
Sabah prend alors la suite et démarre avec une sacrée descente. Elle n’apprécie pas beaucoup car elle a du mal à atteindre le levier du frein. Elle est téméraire et je ferme les yeux de peur de la voir chuter. Carole partie cette fois avant nous nous attend 5 km plus loin au grand soulagement de Sabah.

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Il ne me reste alors plus que 75kms à parcourir seul jusqu’à Villa Cerro Castillo. Lorsque je pars, la journée est finalement déjà bien avancée (il est 16h) et les placards vides ne m’offrent pas de quoi grignoter pendant le parcours. Dès le départ, une belle ascension sur 5kms me met en jambes mais les paysages sont magnifiques : montagnes aux sommets enneigés, glaciers, torrents, cascades… Superbe !!! La route est cependant toujours aussi mauvaise.
Ne possédant ni montre ni calculateur de distance, je perds un peu la notion de l’espace et du temps.
A 19h, je rencontre un chilien sur le bord de la route et après une petite discussion il m’annonce qu’il est 19h et qu’il me reste 24kms avec 2 belles côtes!!!! Ici la nuit tombe vers 20h30. Je repars après avoir rempli ma gourde directement dans un torrent d’eau fraîche. La faim commence à se faire sentir et les premiers signes d’hypoglycémie apparaissent : coup de fatigue, jambes en coton… Après 8 kms de plat, j’atteins une nouvelle côte. Impossible de la gravir, je suis obligé de descendre de vélo et de pousser. J’atteins tant bien que mal le sommet et apprécie la descente. Mais à la dernière côte, je cale. Plus rien ne fonctionne. Je pousse alors mon vélo. Je vois quelques véhicules me doubler mais je ne suis pas encore prêt à faire du stop. Enfin, en haut d’une petite côte, le chauffeur d’un pick up arrêté sur le bas côté me fait signe de monter. Mon sauveur!! J’accepte avec grand plaisir!!
Une fois chargé le vélo à l’arrière, je monte dans la benne arrière exténué. Je ne sens même pas les nombreuses secousses dues à la mauvaise qualité de la piste. Je mange de la poussière en contemplant le Cerro Castillo au sommet enneigé dominant la vallée du rio Ibanez. Superbe !!! La nuit tombe, la lune pointe le bout de son nez.
Après 10kms, mes sauveurs me déposent à l’entrée de Villa Cerro Castillo et je retrouver Carole qui s’apprêtait à venir me chercher. Il est 20h30. Je suis exténué, gelé, affamé…
Je dévore le dîner et prend une bonne douche réparatrice. Quelle journée !!!
Morale de l’histoire : toujours partir avec des provisions pour recharger les batteries!!

23 mars : Après une bonne nuit je suis heureux de voir que la mésaventure de la veille n’a laissé aucune trace hormis une petite douleur au genou droit. Ça passera…
Nous décidons de profiter de la journée dans cette petite ville paisible dominée par le Cerro Castillo.
Ce matin, c’est mon tour d’école et nous travaillons les mathématiques.
A vrai dire, c’est une journée de repos. Nous restons sur la petite place centrale à proximité des jeux pour le bonheur des petits (qui y jouent) et des grands (nous avons du temps libre pour faire la sieste). Les enfants sont très autonomes. Ils prennent les vélos et se baladent dans le village (vu l’activité dans la journée pas de grands risques!).

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En fin de journée nous allons réserver une promenade à cheval pour le lendemain. Les enfants sont excités, ils attendaient cette cabalgata depuis longtemps…

24 mars : Les enfants ne se réveillent jamais aussi tôt et aussi énergiquement. Avant même de sortir de notre lit, ils sont déjà habillés, ont mis la table du petit déjeuner et l’ont attaqué !!! Si il pouvait avoir autant d’entrain pour faire l’école… Mais une journée à cheval cela change de l' »ordinaire ».
Nous arrivons à 9h45 dans le camping où nous rencontrons notre guide pour la journée. Les chevaux sont harnachés, nous avons droit à quelques conseils pour les guider et c’est parti!

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Manao et Sabah guident chacun leur cheval et Naoki est en selle devant Carole sur une peau de mouton bien confortable… L’objectif de la journée, atteindre le lac situé au pied du Cerro Castillo. Quatre heures de cheval et deux heures de marche pour un dénivelé total de 1000m !!! Aucun d’entre nous n’est réellement expérimenté en équitation mais François est tout à fait débutant.

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Cette promenade s’avère incroyable! La beauté des paysages, l’agilité et l’endurance des chevaux qui s’aventurent sur des terrains escarpés, tout concourt à rendre cette expérience inoubliable.

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François doit porter Naoki sur ses épaules pendant l’ascension à pied particulièrement raide et difficile mais le panorama final en vaut la chandelle!

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Alors que nous n’étions que tous les cinq avec le guide, nous avons vu arriver un voyageur japonais prénommé Sin qui nous a accompagné pour la cabalgata. Ce dernier est parti d’Anchorage il y a 2 ans et a parcouru 27 000 kms ….à vélo !!!! Seul, il cherche l’aventure du haut de ses 29 ans. Il compte rejoindre Ushuaïa dans un mois puis prévoit de parcourir l’Europe, puis l’Afrique du Sud et les pays voisins, avant de terminer par l’Asie !!!! Il se donne encore 2 ou 3 ans. Incroyable!! Des rencontres de ce type, nous en faisons régulièrement.

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Au retour de la cabalgata, le propriétaire du camping nous propose de nous installer sur son terrain. Nous acceptons avec plaisir et nous délectons d’une douche chaude sans modération puisque l’eau provient de la rivière en contrebas et qu’elle est chauffée par un poêle à bois. Nous profitons même de l’endroit pour ramasser cynorrhodons et sureaux qui feront de délicieuses confitures.

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25 mars : Nous décidons de quitter Cerro Castillo avec un petit pincement au cœur car cet endroit nous a enchanté. Calme et sérénité dans un cadre incroyable! Nous prenons la route vers le nord pour rejoindre Coyhaique. Cette ville de 50 000 habitants est la plus importante de la région. Les prairies cultivées ont remplacé les montagnes couvertes de nothofagus. Le choc est un peu rude après une semaine passée dans une nature pleine et vivante.
La ville et ses sollicitations! Tout nous fait envie et nous commençons par succomber à l’appel d’une bonne parrilla! De la viande, toujours de la viande en Patagonie!
La ville est synonyme de courses et cette fois nous devons remplir nos réserves. Nous trouvons de quoi cuisiner un bon osso bucco de bœuf, une sauce bolognaise, une grande diversité de fruits et de légumes. On va se régaler!
Nous retrouvons les deux couples de cyclistes français que nous suivons depuis Cochrane et nous passons la soirée avec eux. C’est l’anniversaire de Solène et l’occasion de manger dans une bonne pizzeria.

26 – 27 et 28 mars se ressemblent.
En effet nous avons découvert la bibliothèque de la ville qui possède un secteur enfant qui ravit nos 3 têtes blondes. Nous y passons quasiment 3 journées pleines.
Nous dormons dans une rue à proximité du centre ville et d’une boulangerie dans laquelle nous nous approvisionnons tous les matins. Nos petits déjeuners sentent bons le pain chaud mais attention rien à voir avec nos baguettes croquantes ici on trouve plutôt des petits pains blancs ronds de 2 cm d’épaisseur.
Nous partons à pied pour atteindre la bibliothèque à 10h, à son ouverture. Nous commençons par les devoirs des enfants sur des tables appropriées. Les enfants sont heureux cela change de la table du camping car. Pendant ce temps là, Naoki épluche des livres espagnols.

COYHAIQUE

Nous rentrons déjeuner dans le camping car pendant la fermeture du midi et revenons l’après midi.
Pendant que nous profitons d’une bonne connexion internet pour donner des nouvelles et lire les nouvelles du monde, les enfants font connaissance avec les bibliothécaires. Elles sont heureuses de partager leur temps avec eux (déguisement et maquillage de Naoki, lecture avec Manao et Sabah…). Les enfants se débrouillent seuls pour échanger avec elles. Ils font de beaux progrès. Manao parle mieux que moi et comprend vite. C’est super!
Le soir, la place centrale est assaillie par de jeunes artisans itinérants réalisant de jolis bijoux avec des fils métalliques mais aussi des dents de requins et de lions de mer. Cela nous a rappelé que nous avions trouvé au mois de décembre un crâne de lion de mer sur une plage. De taille imposante, nous ne pouvions le garder entier, j’avais donc décidé de récupérer seulement les canines de taille remarquable. Nous les récupérons puis les faisons monter en pendentif. Les enfants sont fiers.
Après ces quelques jours de repos, nous décidons enfin de quitter Coyhaique.

29 mars :
La pluie est de retour et met ainsi à mal mon désir de faire une nouvelle étape à vélo entre Coyhaique et Puerto Aysen plus au nord.
Avec Carole, nous avons revu notre parcours de remontée vers le nord. La semaine paraissant particulièrement humide sur la carretera austral, nous décidons d’accélérer le mouvement et d’atteindre assez rapidement la ville d’Esquel côté argentin puis la ville de Bariloche.
Pour atteindre notre but, nous prenons la direction de Puyuhuapi à 250km plus au nord. La route longe des rios regorgeant de truites au pied des montagnes.
La carretera australe est une route touristique très prisée des cyclotouristes mais aussi des auto stoppeurs. Cette fois, nous prenons à bord 3 israéliens partis en début d’année.

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Nous échangeons sur leur mode de vie. Nous sommes surpris des conditions de vie des israéliens qui, une fois le lycée terminé vers 18 ans, tous doivent réaliser leur service militaire : 2 ans pour les filles, 3 ans pour les gars et 5 ans pour ceux qui deviennent officier !!! Suite à ce service militaire pouvant être éprouvant, beaucoup d’entre eux travaillent pendant un an pour mettre de l’argent de coté et ainsi partir voyager l’année suivante. Amériques ou Australie pour les plus riches. Asie pour les autres.
Ils ont même eu le temps de nous faire du café israélien assez fort puis une recette de tahine utilisant du citron, de l’eau, du tahine et sel poivre. Un vrai délice !!!
Nous arrivons enfin à Puyuhuapi en fin d’après midi. Ce village est situé au fond d’un large fjord et entouré de montagnes aux sommets enneigés. Dommage que ce tableau soit couvert d’un ciel nuageux. Mais demain, si le temps ne tourne pas à l’orage nous allons sans doute pouvoir recharger les batteries dans des thermes d’eau chaudes aménagées au bord de l’eau….

30 mars : les enfants ne sont pas très concentrés ce matin. Sans doute ont-ils déjà la tête dans les bassins d’eau chaude. Malheureusement pour eux, nous serons plus sévères demain…
Nous nous dirigeons donc vers des thermes aménagés le long d’un fjord, le temps est maussade.
Quelques percées du soleil nous réchauffent mais quel endroit incroyable. Nous sommes plongés dans un bassin à 35 voire 40° le regard perdu sur les eaux du fjord. Quelques dauphins s’ébattent à quelques encablures avec les montagnes en arrière plan. Inoubliable !!!

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En plus, la saison s’achevant, nous sommes seuls.
Les enfants chahutent pendant des heures pendant que les grands se prélassent et lisent.
Du bonheur!

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De retour à la ville de Puyuhuapi, nous déambulant dans les ruelles.
Nous croisons une nouvelle fois un couple de cyclistes que nous suivons depuis quelques jours, Clément et Pauline, et passons notre soirée à échanger nos expériences.

31 mars : Depuis Puyuhuapi, le temps pluvieux et les premières fraicheurs nous ont poussé à quitter la Carretera Austral. Nous traversons une portion de la route en travaux avec des portions boueuses et glissantes qui me donnent certaines sueurs froides. Au pire les engins du chantier viendront me sortir de ma mauvaise posture….
Nous reprenons la piste ereintante entre La Junta et Futaleufu déjà réalisée en partie il y a 1 mois. Heureusement que le paysage traversé nous enchante : montagnes couvertes d’arbres (des nothofagus en majorité), quelques glaciers et la neige sur les sommets toute fraiche nous rappelle que l’hiver approche doucement. J’essaie d’imaginer la beauté de ce paysage en plein hiver, la neige recouvrant tout ce paysage, les fjords du Pacifique remués par les tempêtes.
Après une grosse journée de route, nous trouvons un autre bivouac au bord d’un torrent très connus pour les sports d’eaux vives (kayak, rafting..). François est tenté par l’expérience mais un peu cher et les enfants sont trop jeunes. Il paraît qu’il existe de beaux torrents au Pérou et que les prix y sont modiques. Nous attendrons alors. Mais nous sortons quand même les cannes à pêche avec de la réussite pour Manao.

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01 avril : Nous rejoignons la ville de Futaleufu au petit matin et nous faisons l’école des enfants dans la bibliothèque comme cela Naoki peut lire tranquillement une grande quantité de livres pour enfants.
Au moment de quitter la ville pour rejoindre la frontière située à 10 kms, nous retrouvons nos israéliens laissés à Puyuhuapi et qui essaient de rejoindre Esquel en Argentine. Nous les reprenons une nouvelle fois avec nous. Au nombre de 6, nous trouvons largement de quoi discuter. Entre les différents points de passage de douanes, Manao s’improvise professeur d’espagnol en communiquant en…. anglais. Ce sont des moments comme celui-ci qui permettent à Manao de progresser et de prendre confiance en lui.
Nous pensons d’ailleurs avec Carole nous arrêter tout le mois de mai en Uruguay et mettre les enfants à l’école pour qu’ils s’imprègnent totalement. Manao a été rapidement emballé par cette idée car il réalise les progrès rapides qu’il fait en espagnol et espère parler couramment avant la fin du voyage. Sabah, plus réticente, a pourtant été très facile à motiver. Ils s’imaginent déjà parler anglais et espagnol au retour pour n’avoir plus que le chinois et l’arabe à apprendre…
Nous déposons notre équipe à la station de bus d’Esquel. Pour nous remercier, d’un d’entre eux m’offre même un bonnet en laine fabriqué sur les plateaux du Golan !!!!

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Nous connaissons déjà Esquel où nous avons déjà fait étape deux fois, nous repartons donc immédiatement vers le nord en retrouvant la mythique route 40.
Nous faisons halte pour la nuit sur le parking du musée Leleque consacré à l’histoire de la Patagonie.

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  1. Hola, me llamo Mirka, hace un año recorrí la carretera austral y en el transbordador de hornopiren a caleta gonzalo grabé un video y hoy lo estaba viendo cuando me apareció su casa rodante y me metí en la pagina y que ahí salía. Estoy asombrada con todos los lugares que han conocido y sus impresionantes fotos. Que linda vida tienen, saludos desde Chile.

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