St Georges de l’Oiapoque (Guyane française) :
Une année entière (quasiment au jour près) s’est écoulée depuis que François et les enfants ont traversé en sens inverse le fleuve Oiapoque marquant la frontière franco-brésilienne.
Au moment de quitter le territoire guyanais, nous sommes tous heureux et excités de repartir sur les routes et de retrouver le Brésil. C’est un peu comme si nous allions chez un vieil ami…
Le pont au-dessus de l’Oiapoque (inauguré en 2011) n’est toujours pas ouvert à la circulation. Nous devons donc emprunter l’unique barge qui effectue les aller-retours.
Nous arrivons à St Georges le 2 septembre au soir. On se sent déjà un peu au Brésil. Dans la rue, le français a déjà laissé place au portugais, les rues sont animées, un joyeux désordre règne sur port où les piroguiers assaillent les éventuels candidats à la traversée.
Nous dormons un peu à l’écart du port, au bord du fleuve, à proximité de la rampe d’accès au bac.
Le lendemain samedi, Naoki se réveille aux aurores. Nous faisons un petit tour sur le bord du fleuve. La ville se réveille doucement. Les pêcheurs commencent à débarquer leurs poissons, des pirogues arrivent transportant des familles amérindiennes venues se ravitailler.
Je suis un peu inquiète car nous n’avons pas contacté le propriétaire du bac qui stationne au Brésil. Comment ferons-nous s’il ne traverse pas aujourd’hui ? Ce n’est pas une période de vacances et les guyanais qui traversent pour le week-end le font sans véhicule… François est plus serein. Il a déjà repris le rythme brésilien et ne s’inquiète pas, sachant qu’il y aura toujours une solution. Il a raison ; notre attente n’est pas longue avant de voir arriver la barge d’où débarque un véhicule. Après quelques négociations tarifaires, nous embarquons.
Sur le bac qui nous conduit de St Georges à Oiapoque, les enfants sortent leur drapeau brésilien et entame une petite danse. C’est un nouveau départ !!
A Oiapoque, nous effectuons les formalités de douane et nous promenons au milieu des rues animées. C’est un centre commercial à ciel ouvert. Les prix sont bien moindre qu’en Guyane, ce qui explique le trafic incessant de pirogues entre les deux pays et le développement de ce bourg perdu au bord du fleuve à 600 km de la première agglomération brésilienne. La réglementation européenne limite le commerce de produits brésiliens en Guyane ? Qu’à cela ne tienne, télévisions, réfrigérateurs et vêtements prendront la voie du fleuve…
Depuis que nous nous sommes éloignés de la mer, nous souffrons de la chaleur. C’est donc avec un énorme plaisir que nous nous plongeons dans l’eau d’une crique à quelques distances de la ville. Impossible pour les enfants et François de quitter Oiapoque sans retourner dans un petit restaurant qu’ils avaient découvert lors de leur premier passage. Repas simple mais délicieux : brochettes de viande, riz et surtout farofa (farine de manioc revenue et assaisonnée, servie systématiquement au Brésil pour parsemer les grillades, les plats en sauce… Les enfants adorent!!) pour un prix défiant toute concurrence (en comparaison des prix guyanais!!).
Entre Oiapoque et la ville de Macapa au bord du delta de l’Amazone, 550km de route dont 90km de piste. Entre les deux, la forêt amazonienne et quelques villages amérindiens. A la saison des pluies (entre décembre et mai), la piste est impraticable pour notre camping car (et pour la plupart des véhicules d’ailleurs) mais en septembre pas de problème. C’était sans compter sur les ennuis mécaniques !! A 340km de Macapa, le levier de vitesse fait des siennes. Plus de 5e vitesse ni de marche arrière. Pas si grave finalement sauf au moment de trouver un bivouac pour la nuit en contrebas de la piste. Tout le monde s’y met et on pousse le camping car en marche arrière pour pouvoir repartir vers l’avant le lendemain matin…
En s’approchant de Macapa, les abattis d’agriculture vivrière laissent place à de fermes d’élevage de bovins et à des étendues couvertes de palmiers açai (fruit dont on fait des glaces et des jus et dont les brésiliens sont friands et grands consommateurs!!).
A Macapa, un garagiste débrouillard trouve facilement l’origine de la panne (un simple câble desserti) et fait une réparation sommaire qui devrait tenir jusqu’à Belem et le prochain concessionnaire Fiat. Passage obligé au monument Marco zero qui célèbre le passage de l’Equateur. Nous nous amusons de paradoxes autour de cette ligne imaginaire.
Pour la traversée de l’Amazone entre Macapa et Belem, François s’adresse à la même entreprise de transport fluvial que l’année précédente, la SANAVE. Les négociations prennent deux bonnes heures (attente de la secrétaire, appel du propriétaire à Belem,…) mais tout se fait dans la bonne humeur. Nous voyagerons donc illégalement avec le camping car ce qui nous évite d’avoir à trouver un autre bateau, de payer une nuit d’hôtel… Il faudra simplement rester cacher dans le camping car au départ et à l’arrivée en cas de contrôle de police.
Etape suivante, attendre la marée haute pour charger le camping car sur la barge sans l’abîmer.
Nous partons donc le soir même pour 36h de traversée du delta de l’Amazone !
Traversée calme en dehors de la première nuit au cours de laquelle la barge s’approche de l’estuaire. Le vent et les vagues qui font tanguer le bateau sont impressionnants. La barge craque, les remorques stationnées à côté d’Ulysse bougent… Nous sommes rassurés une fois de retour dans le calme du fleuve. La journée de navigation s’écoule tranquillement au rythme du fleuve. Le trafic est important et les berges du fleuve habitées de façon disséminée. On s’interroge sur le mode de vie de ces familles isolées. Récolte du latex, des açais, du bois…
Les marins accueillants nous proposent d’utiliser les douches, sanitaires et cuisine de la barge. Les échanges sont limités par notre médiocre niveau en portugais.
Nous arrivons à Belem au lever du soleil du second jour après 36h de navigation. Les gratte-ciel qui bordent le fleuve me surprennent, je ne m’attendais pas à une ville de cette taille ! Nous profitons de la marée basse pour débarquer puis attendons l’ouverture des bureaux administratifs de la compagnie pour régler la traversée.
1 Comment
merci pour ce beau voyage.
je suis adhérente à ABM
je pars en Inde le 7 janvier et peut étre irais je au Brésil.
A bientôt