Enfant, pendant que François se rêvait astronaute, je réalisai après un rapide calcul ( 194 pays, une espérance de vie de 82 ans ( il ne m’en restait plus que 72, j’avais déjà 10 ans…), 5 semaines de vacances par an), que je n’aurai jamais assez d’une vie pour découvrir tous les pays de la Terre.
Ensemble, nous nous sommes construits en imaginant une vie de voyages aux quatre coins de la planète. Nous avons mis un premier pied au Canada, nous nous sommes perdus quelque temps à Madagascar puis nous avons été happés par l’Asie du sud-Est.
L’arrivée de nos enfants a exacerbé notre envie de voir le Monde et de leur faire découvrir ses richesses.
Avec Manao et Sabah, avant même de terminer mes longues études, nous avons décidé de prendre le temps de profiter les uns des autres et nous sommes partis une année en voyage. Direction la Nouvelle Calédonie. Mais pourquoi partir en avion alors que nous avions le temps de nous y rendre à petit pas en profitant du voyage? Nous avons donc choisi de faire une partie du trajet en train.
Moscou-Pékin en empruntant le Transsibérien (ou plutôt le Transmongolien pour les puristes. En effet, nous avons bifurqué après le lac Baïkal et ne sommes pas allés jusqu’à Vladivostok…). Départ d’Europe et arrivée en Asie, sur les traces de Michel Strogoff. Villes dont les noms m’ont faite rêver enfant: Iekaterinbourg, Nijni Novgorod, Irkoutsk, lac Baïkal, Oulan Bator….Toucher du doigt nos rêves d’enfant, le départ, le voyage, l’ailleurs, l’aventure, le lointain qui devient accessible. En Novembre, les premiers froids sur la Sibérie, le wagon surchauffé, le samovar et son eau toujours chaude, les multiples épaisseurs de vêtements qu’il faut enfiler pour descendre du train lors des haltes. Le décalage horaire lent et progressif, les paysages qui évoluent pendant que l’on s’éloigne de Moscou, les premiers troupeaux de chameaux, les passages de frontières en pleine nuit, les changements d’essieux pour s’adapter aux écartements divers des rails en Mongolie puis en Chine… La réalité s’est révélée plus incroyable que nos rêves!!
Puis la Mongolie, la Chine, la Corée du sud à peine effleurées.
La Nouvelle-Calédonie, la beauté brute de ses paysages, la richesse de la culture kanak, les difficultés de cohabitation des différentes populations (kanaks, caldoches, zoreilles, wallisiens…). Une leçon d’histoire à ciel ouvert!
Puis la Nouvelle-Zélande, nouveau coup de coeur!! Paysages incroyables et richesse de la faune dans des espaces sauvages. Tant d’espace et si peu de monde!!! Le bonheur de profitez seuls d’endroits merveilleux!!
Et enfin une infime partie de l’immense Australie.
Au retour de ce voyage formidable nous n’avons qu’une envie, repartir pour une plus longue durée. Qu’à cela ne tienne je termine mes études et nous quittons tout pour nous lancer dans l’aventure une nouvelle fois. En septembre 2014, direction le continent américain!!
Aujourd’hui, quatre ans et demi plus tard, nous sommes toujours sur la route et toujours sur le continent américain…