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frouch

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Nous nous rendons directement dans le quartier de Poblado dans le sud de la ville. C’est un quartier résidentiel tranquille, bon point de départ pour découvrir le centre ville en empruntant la ligne de métro aérienne, véritable fierté de la cité.
Medellin est connue principalement pour avoir été le fief des cartels de la drogue dirigés notamment par Pablo Escobar ! Mais elle se refait une image de ville moderne en plein essor économique. L’artiste natif de la ville, Fernando Botero, en est l’emblématique ambassadeur.
Sur la place du centre ville qui porte son nom, sont exposées de nombreuses copies de ses statues d’hommes et de femmes aux formes généreuses.
Nous visitons le musée d’Antioquia nouvellement restauré. Nous passons une après-midi de découverte des œuvres de Botero mais aussi d’autres artistes colombiens de genres complètement différents.
Nous déambulons dans les rues grouillantes du centre ville. Les voies piétonnes sont bordées de boutiques offrant toutes les mêmes produits bas de gamme et contrefaits (casquettes, maillots de football, gadgets…). Une plongée brutale dans la mondialisation commerciale !! C’est le seul endroit de Medellin où nous ayons ressenti une forme d’insécurité mais plus liée au monde, au bruit et aux sollicitations permanentes des vendeurs.

La ville lance de grands projets de renouvellements urbains dans le centre ville. Des bâtiments vieillissants, des infrastructures obsolètes sont peu à peu remplacés par des édifices modernes, des places publiques contemporaines comme la Place Cisneros (Parque de la luz) qui brille par la présence de 300 mats spiralés en guadua (bambou) éclairés.

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Cette redynamisation de la ville s’observe également dans le quartier nord au niveau de la Cité universitaire. A proximité du Jardin des plantes, une Cité des sciences invite les enfants et les grands à la découvertes des sciences et des technologies à travers un planétarium, un aquarium et des salles didactiques de qualité. Nous y passons un jour et demi. Les enfants adorent !! Les cours de sciences paraissent bien plus passionnants !! Nous y retrouvons d’ailleurs Nans et Alix, nos vélorouteurs rencontrés dans le désert de Tatacoa.

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Les paysages arides disparaissent rapidement en remontant vers le nord. La piste est protégée des rayons solaires ardents par la frondaison des arbres, des systèmes d’irrigation issus des torrents dévalant les pentes andines permettent la culture de riz. Le paysage minéral du désert laisse place à la douce verdure des rizières. Contraste saisissant !!

Pour rejoindre la région d’Armenia, réputée pour ses pentes couvertes de caféiers, nous devons franchir la Cordillère occidentale de la Colombie en passant un col à 3200m. Cette route longue et sinueuse est empruntée par des files de camions qui tentent des dépassements à l’aveugle en se mettant sous la protection de Jésus pour éviter toute collision. La vigilance est de mise !!!

Nous « posons nos valises » dans le village de Salento qui présente de nombreux atouts : sa situation géographique, qui offre un panorama sur un massif montagneux éblouissant ; son climat doux et surtout sa population accueillante et bienveillante.

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La vallée de Cocora et ses palmiers de cire, ainsi que les multiples possibilités de randonnées à pied et vélo dans les alentours attirent de nombreux touristes, colombiens et étrangers. Pourtant, la ville a su garder un certain charme et on prend plaisir à déambuler au milieu de ses ruelles colorées.

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Rejetés du parking du mirador de la ville, nous établissons notre bivouac au sud du village, à proximité du restaurant Acaime. Nous faisons la connaissance de Yuli et de ses sœurs qui tiennent le restaurant. Ils adorent les enfants et ne cessent de jouer avec les nôtres entre les services. J’adore la décoration de leur restaurant faite de bric et de broc. La récup est reine et ajoute un charme fou à ce lieu !!
Pour ne rien gâcher, les desserts maison sont délicieux !! Diana accepte de nous donner sa recette et de nous apprendre à préparer le Napoléon, sorte de tiramisu colombien qui a réussi à titiller nos papilles. Quel bon moment de partage !!!

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La visite d’une finca (ferme) de café nous semble indispensable. Le café colombien n’est-il pas réputé être l’un des meilleurs du monde ? C’est donc l’endroit idéal pour en apprendre davantage sur ces graines aux saveurs uniques et pour goûter ce nectar (que pourtant nous n’apprécions pas…). Une promenade guidée sur les flancs couverts de caféiers nous permet de découvrir les techniques de plantation, d’associations végétales, de récolte et de préparation du café. Nous terminons naturellement par la dégustation d’un expresso pour les parents et d’un café au lait pour les enfants (qui apprécient d’ailleurs plus que nous!!).

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Pour le plus grand bonheur de Sabah, qui nous le réclame régulièrement, nous partons découvrir les environs de Salento à cheval. Naoki monte seul pour la première fois. Sabah et Manao sont heureux de lancer leurs canassons au galop. Nous traversons plusieurs fois la rivière avant d’arriver à une cascade. La balade dure 3 heures, de quoi nous laisser de douloureux souvenirs pour les jours suivants !!!

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Enfin nous découvrons la vallée de Cocora qui fait la renommée de Salento. Les immenses palmiers qui y poussent à une altitude de 2000m sont une curiosité locale. Cette vision « tropicale » dans un univers montagnard et embrumé est déstabilisante. Nous prenons quelques chemins détournés, sinuant de part et d’autre d’un torrent puis évoluant sur les contreforts de la montagne. Nous franchissons un col pour redescendre sur les pentes couvertes de palmiers. Cette petite balade de 3h a su éveiller en moi l’envie de cheminer plus profondément dans la vallée et d’aller observer ses sommets enneigés !

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Ma proposition d’une randonnée de deux jours avec nuit en refuge emballe Manao et Sabah. Naoki, qui a souffert au cours de la journée à Cocora, préfère rester à Salento. Carole et lui passeront donc deux jours tous les deux.
Dès les lendemain matin, nous empruntons un 4×4 Willis depuis la place centrale de Salento pour rejoindre le fond de la vallée de Cocora. Nous débutons la randonnée à 2350m d’altitude. La première partie du sentier longe et traverse à plusieurs reprises une rivière sur des ponts de bois. Nous gravissons ensuite des pentes escarpées au milieu d’une forêt dense qui laisse finalement place à une végétation arbustive et herbacée constituée notamment de frailejones. Manao et Sabah sont ravis de découvrir au fond de leurs sacs une petite surprise de leur maman : un sachet de graines et fruits secs qui leur remontent le moral tout au long du chemin.
Après huit heures de marche, nous atteignons enfin une finca (ferme) située à 3850m d’altitude! Les enfants ont bien marché ! Ils sont fatigués mais contents. Nous sommes accueillis avec une tasse d’aguapanela fumante (eau chaude sucrée à la mélasse, véritable institution colombienne !!). Un délice !!!
Nous découvrons cette ferme transformée en refuge, constituée d’un dizaine de chambres à lits superposés. Nous faisons la connaissance d’autres randonneurs Tim (N-Z), Pierre et Romain. Le refuge offre une superbe vue sur le massif montagneux voisin et quelques percées dans les nuages nous permettent d’en observer le sommet. Le Nevada del Tolima, recouvert d’une calotte glacière, culmine à 5250m.

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La nuit tombe rapidement, suivie de près d’un net rafraîchissement de l’air ambiant. Nous nous réfugions dans la cuisine, seule pièce chauffée du refuge. Nous y dégustons une bonne soupe puis une belle assiette garnie de riz, de pommes de terre, de salade et d’une saucisse. Nous sommes rassasiez et nous oublions les efforts fournis dans la journée. L’ambiance est chaleureuse et agréable. Avant de nous coucher, nous jouons aux cartes avec d’autres randonneurs francophones Pierre et Romain.
La nuit est froide, environ -4°C et le refuge n’est pas isolé. Heureusement, chaque lit possède trois grosses couvertures qui nous protègent du froid.
Le petit déjeuner frugal (arepa (galette de maïs), omelette, fromage et gâteau) nous déçoit un peu. Le dîner de la veille nous faisait espérer mieux…
Pendant que je vadrouille dans les environs, Sabah se repose sous ses grosses couvertures et Manao partage la vie de la ferme (fauchage, traite des vaches, jeux avec l’enfant de la ferme…). Nous prenons la route du retour vers 10h et atteignons la vallée de Cocora 5h plus tard ! Bravo les enfants ! Nous retrouvons Naoki et Carole sur le bivouac devant le restaurant Acaime en pleine forme et partageons un dernier burger en compagnie de nos amis.

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Il est difficile de faire nos adieux mais nous ne pouvons pas nous éterniser ici. Nous descendons tout d’abord la colline de Salento pour profiter de l’eau du rio Quintio à Boquia (un bon bain s’impose!!). Et nous partons pour Medellin situé à 250 kms plus au nord.

Nous prenons la route 45 vers le nord en direction de Neiva pour rejoindre le désert de Tatacoa.
Nous traversons de superbes paysages qui évoluent très vite des riches vallées du rio Magdalena aux terres arides et désertiques de Tatacoa. A partir de Neiva la température augmente rapidement et la nuit que nous passons à Villavieja, à l’entrée du désert, est douloureuse. Il fait très chaud et malgré nos lanterneaux ouverts aucun courant d’air n’atténue la touffeur. Au matin nous découvrons nos corps recouverts de piqûres d’insectes. Les démangeaisons qui ne nous laisseront pas de répit les jours suivants nous rappellerons notre inconscience : à la recherche de fraîcheur, nous avons oublié de fermer les moustiquaires !!!
Les Colombiens sont fiers de l’afflux des visiteurs permis par la récente signature d’un accord de paix avec les principaux groupes rebelles. Depuis quelques années déjà le pays se prépare à l’ouverture au tourisme. Cette préparation est notamment visible dans les aménagements des villages situés à proximité des sites remarquables. C’est le cas de la petite ville de Villavieja, jouxtant le rio Magdalena et située à l’entrée du désert de Tatacoa, qui jouit d’aménagements urbains de qualité accompagnant de nouveaux édifices touristiques.

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Nous pénétrons enfin dans cette zone désertique arrosée seulement par 2mm d’eau par an et où les températures sont comprises entre 35 et 45°C !!! Oubliés les polaires et bonnets que nous portions seulement sept jours auparavant. Le changement de climat est brutal pour nos organismes !!
Nous prenons en stop Maurine et Clément, des Lillois voyageant autour du monde en sac à dos. La route serpente dans des formations géologiques tourmentées aux teintes rouges. Peu de végétaux résistent à ces conditions climatiques extrêmes. Les cactus dominent ainsi que des arbustes à petites feuilles moins assujetties à l’évaporation. Sous une chape de plomb, nous déambulons dans ce labyrinthe géologiques aux formes sinueuses.
Heureusement, il existe quelques sources d’eau minérale surgies des profondeurs du désert. Nous régulons la température de notre corps dans des piscines aménagées dans un joli canyon aux teintes grisâtres. Nous profitons des couleurs suaves du coucher de soleil et du scintillement des étoiles dans le firmament.

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Au matin, nous sommes éveillés par des bruits de cavalcades. Des hommes à cheval, chapeau vissé sur la tête et poncho sur l’épaule essaient de capturer au lasso des chevaux semi-sauvages. Le combat est violent !! Le Far West en Colombie.

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Nous partageons cette journée avec Alix et Nans, de véritables aventuriers qui parcourent l’Amérique du sud à vélo depuis presque un an et près de 15 000kms !!! Force et persévérance forgent leur personnalité. En leur compagnie, les enfants apprennent à jouer à l’awélé.

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Nous atteignons San Agustin, petit village sur les contreforts des Andes, réputé pour ses sites archéologiques. Beaucoup de mystères règnent autour de ces vestiges, des tombeaux protégés par des statues de pierre qui auraient été confectionnés par des civilisations antérieures aux Incas mais dont on ne sait quasiment rien.
Les sites funéraires sont implantées sur des crêtes offrant des vues imprenables sur le paysage vallonné.
– Le site Alto de Las Piedras présente de nombreuses statues sculptées au milieu de tombes plus ou moins colorées. C’est une bonne introduction à l’ambiance archéologique de la vallée.

– Le site Alto de Los Idolos est sans doute le rassemblement le plus complet : on peut observer de belles statues associant des formes humaines et animales, des sarcophages monolithiques présentés sous des dolmens de pierre… Les enfants prennent leurs crayons et font de jolis croquis des statues les plus impressionnantes.

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– Le parc archéologique avec son musée se situe à l’Alto de Lavapatas. Nous le découvrons en 2 demi-journées. Le musée explique les différentes phases des recherches archéologiques au début du 20e siècle. Les archéologues ont tenté d’imaginer la disposition des différents éléments des tombeaux et pensent qu’ils étaient recouverts par un tumulus…. Ces statues sont impressionnantes et ne ressemblent en rien à ce que nous avons pu observer au Pérou.

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– Nous terminons par le site de La Chaquira qui offre quelques sculptures taillées in situ mais surtout une vue panoramique sur le Rio Magdalena qui coule en contrebas. Plus grand fleuve de Colombie, il sépare le pays en deux avant de se jeter dans la mer des Caraïbes après un parcours de 1520 kms.

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Au matin, le temps se gâte. Nous décidons de rejoindre la ville de Popayan, de taille moyenne, pour découvrir ses splendeurs mais aussi pour nous réapprovisionner en gaz et en nourriture. Cette cité jouit d’une position incroyable au pied du volcan Puracé et se situe au croisement des routes commerciales venant d’Equateur. Les rues sont bordées de belles maisons aux murs blanchis à la chaux et aux balcons en fer forgé. En poussant quelques portes cochères, nous découvrons des patios avec de petites fontaines. De belles églises ponctuent les vieux quartiers organisés autour de la place centrale dominée par des arbres centenaires.
Des vendeuses de rue proposent des parepous. Nous avions découvert ce fruit de palmier en Guyane et Naoki en raffole. Il se dégustait là-bas en saumure et se consomme ici coupé en deux et assaisonné au choix de miel ou de sel.

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En quittant Popayan, nous faisons halte aux thermes Agua Hirviendo à Coconuco pour nous prélasser dans les piscines d’eau chaude naturelle atteignant pour certaines 50°C. Malheureusement le calme du paysage montagneux environnant est perturbé par la musique diffusée en permanence.
La route nous menant à San Agustin traverse une nouvelle fois le PN Puracé. Des plaines couvertes de plantes grasses laissent place à des forêts humides dans lesquelles des torrents sculptent de profondes failles. Le temps est humide. La piste est souvent défoncée mais sans être impratiquable.

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Les routes colombiennes ont mauvaises réputations. Pour compliquer le choix des routes à emprunter, les cartes ne sont pas à jour. Nous en faisons les frais en décidant de rejoindre le Parque natural Purace par l’est en passant par La Plata. Il nous faudra 8h pour parcourir les 100 kms de piste qui nous sépare de l’entrée du parc !!
Nous arrivons enfin à l’entrée des « thermes » de San Juan. En fait de « thermes », ce sont des sources d’eau chaude qui jaillissent au milieu d’un paysage façonné par les émanations gazeuses d’origine souterraine et la composition spécifique du sol baigné par les eaux sulfureuses. La baignade est interdite. Seuls au monde, nous traversons un paysage dans lequel on s’attendrait à voir évoluer des dinosaures. Des rivières d’eau laiteuse serpentent au milieu de fougères arborescentes et de plantes grasses. Les cycas ont remplacé les arbres. Ambiance incroyable !!!
Le gardaparque nous accueille avec enthousiasme et nous décidons de rester dormir à l’entrée du parc à 3200m d’altitude. Nuit plutôt fraîche !!

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Nous nous dirigeons ensuite vers Tierradentro, un site archéologique unique en Colombie par l’importance et le nombre de tombes hypogées découvertes. Nous bivouaquons sur le parking de l’hotel El Refugio du village de San Andres de Pisimbala qui possède une piscine !!! Les montagnes environnantes fertiles sont couvertes de caféiers, bananiers, orangers, manioc… Quel plaisir de ramasser des goyaves lors des randonnées !!!

Les principaux sites sont reliés par un sentier bien aménagé qui chemine sur les collines surplombant le village. Nous passons une matinée à découvrir quelques sites d’exceptions :
l’Alto de Segovia au sein duquel nous pouvons pénétrer dans une dizaine de tombes, enfouies entre 3 à 5m et accessibles par des escaliers escarpés. Certaines tombes sont décorées de peintures zoomorphes ou géométriques colorées et sont étayées par des colonnes et des pilastres sculptées,
El Duende un second site mortuaire surplombant le premier,
El Tablon rassemble des statues monolithiques de tailles variables.

Après cette belle randonnée, nous investissons les agréables jardins de l’hôtel et la piscine pour un repos bien mérité.

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Le lendemain, nous partons à l’assaut d’une crête surplombant le village et comportant d’autres tombes. L’ascension est longue et difficile mais a le mérite de nous offrir un panorama incroyable sur le village d’Inza et les vallées alentour.

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Sur les recommandations de César, nous rejoignons la petite ville de Silvia habitée par la communauté indigène des Guambianos. Nous retrouvons un peu de la Bolivie dans les habits traditionnels portés par les habitants: longues jupes bleues pour les hommes et noires pour les femmes, ruana (sorte de poncho), écharpe et chapeau plat (souvent remplacé par un chapeau melon).

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Alors que nous bivouaquons dans une rue du village, nous rencontrons Augustin, un guambiano de 70 ans au sourire lumineux, occupé à écosser des haricots devant sa maison. Il nous propose de nous accompagner à la découverte des villages de la communauté situés plus profondément dans la vallée. A la sortie de l’école, il récupère sa petite fille de 2 ans Adrianna et nous voilà tous partis en camping car sur les pistes de la vallée.
Augustin est fier de nous parler du combat de la communauté pour récupérer ses terres. Débuté dans les années 1980, un lourd parcours juridique a permis aux Guambianos d’obtenir la restitution des terres occupées lors de la colonisation. Ils sont les seuls indigènes colombiens à avoir mené et gagné ce combat juridique contre les grands propriétaires terriens et l’Etat (qui a payé les compensations financières).
Actuellement, dans la vallée, 27 000 guambianos vivent d’agriculture (pommes de terre, maïs, oignons, blé…) et de pisciculture (truite) dans une vingtaine de villages.
Augustin nous ouvre les portes de sa maison de famille qui n’est plus habitée que par ses fils quand ils viennent travailler dans les champs alentour. Dans un coin, traine un vieux métier à tisser.
De retour à Silvia, il nous accueille chez lui et nous présente les membres de sa famille. Il prévoit un voyage en Europe dans 2 ans. Nous serons heureux de l’inviter à notre tour.

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De retour en Colombie, une fois les démarches douanières effectuées non sans difficutés, nous nous installons pour quelques jours d’acclimatation et de rangement sur le site de la Reserva Natural Anahuac dans le Parc naturel Farallones. Le gérant, César, rencontré rapidement à Cali fin mai nous y avait alors convié. Nous ne regrettons pas notre incursion dans le fond de la vallée du rio Pance.
Nous y arrivons un dimanche, journée de forte affluence des habitants de Cali qui viennent y profiter des piscines naturelles du rio. Sur la route, nous servons de moteur à quelques cyclistes qui s’accrochent à l’arrière d’Ulysse à l’aide de filin ou à main nue pour remonter les 7kms de route !!!
Mais nous retrouvons rapidement le calme du bivouac avec une vue impressionnante sur les crêtes culminant à plus de 4000m d’altitude. Les enfants sont heureux de monter leur nouvelle tente pour les nuits à venir. Nous en profitons pour ranger de fond en comble Ulysse.

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César nous propose de dormir dans sa cabane située à 30 mn de marche, isolée dans la forêt. Nous acceptons, avides comme toujours de nouvelles expériences. Nous nous laissons guider par notre hôte avec notre matériel de camping sur le dos.
Nous découvrons avec bonheur une cabane rudimentaire au milieu d’un environnement sauvage. César nous donne quelques instructions, nous fait découvrir les multiples fruits dont recèle le terrain alentour ainsi que le torrent qui coule en contrebas et nous abandonne au milieu de la forêt.

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Nous déjeunons de bananes vertes frites et d’un jus frais de lulo (fruit orange recouvert de poils urticants mais recelant une chair verte au goût de kiwi).
Nous pataugeons dans les eaux froides du torrent tout proche et observons des nuées de papillons multicolores.
Le diner se déroule à la lueur d’une bougie et des lampes frontales.
Manao et Sabah ont décidé de dormir sous la tente tandis que Naoki a choisi le lit de la cabane. Pour les parents, ce sera hamac.
Nous nous endormons au milieu du vacarme apaisant des insectes et de l’orage qui gronde.

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Le lendemain nous effectuons une petite randonnée de deux heures vers un refuge dominant la vallée, situé à 2100m d’altitude.
Nous rentrons en fin d’après midi à la réserve et quittons César le lendemain avec regret. Il espérait que nous resterions plus longtemps mais nous devons reprendre la route. Encore une rencontre improbable. Nous sommes toujours aussi surpris par la générosité dont font preuve à notre égard de parfaits inconnus. Quel sens de l’hospitalité!! Encore une belle leçon de vie!!

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Entrant par le sud depuis l’Equateur, nous faisons un détour par le sanctuaire Nuestra Senora de Las Lajas à Ipiales. Le site est époustouflant !! L’ église néogothique et son parvis enjambent un profond canyon.
Nous sommes dimanche (et a priori un jour de fête) et il y a forte affluence !! Le sanctuaire est un important lieu de pélerinage comme en témoignent les milliers d’ex-voto recouvrant les rochers.

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A Cali, nous nous lançons dans des démarches administratives au service de la douane pour essayer de prolonger le permis d’importation temporaire de 90 jours d’Ulysse car nous partons pour 3 mois en Martinique pour travailler. L’accueil est sympathique mais la prolongation s’avère impossible. Elle ne pourra être faite que dans les 10 derniers jours de validité du permis en cours, une fois prolongé notre visa. François devra donc rentrer de Martinique 3 jours plus tôt que prévu pour régulariser les documents.
Avant de prendre l’avion, nous dégustons des spécialités locales dont un dessert délicieux: manjar blanco, fromage et de confiture.

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