Purmamarca
Nous n’étions passés que très rapidement en 2014 et décidons cette fois de nous arrêter et de prendre le temps de quelques balades alentour. Le village est joli mais un peu touristique par contre les reliefs multicolores qui l’environnent sont impressionnants. Nous déambulons dans cet espace minéral avec plaisir. Les faciès ont changé et évoquent dès à présent les ethnies des hauts plateaux.
Route Purmamarca-Paso Jama : la Cuesta de Lipan
La route qui zigzague entre Purmamarca et les Salinas Grandes est grandiose ! Les paysages incroyables se succèdent :montagnes multicolores aux flancs couverts de cactus, oasis verdoyantes le long des improbables rivières, désert de sel… Les lamas apparaissent sur le bord des routes.
L’altitude augmente progressivement et la température chute. Quand nous atteignons les 4000m, nous sommes tous un peu groggys et un léger mal de tête n’épargne personne. Naoki trouve rapidement une solution lorsqu’on lui explique que c’est le manque d’oxygène qui nous fait souffrir. On le retrouve la tête collé à un arbuste. Lorsqu’on l’interroge sur la raison de cette attitude, il nous répond le plus naturellement du monde qu’il respire l’oxygène que rejette la plante (« C’est bien ça papa ? C’est bien de l’oxygène que fabriquent les arbres ? »). Malin !! Je ne sais pas si ça fonctionne mais il gardera cette habitude dès que le mal d’altitude se fera sentir.
Nous sommes tout excités de revenir en Argentine. Les mois que nous y avons passé au début de notre voyage sont jalonnés de souvenirs inoubliables et nous éprouvons tous une grande tendresse pour ce pays magnifique et fascinant et pour ses habitants.
Entre Posadas et Salta, nous découvrons une nouvelle facette de l’Argentine dans la région aride et désolée du Chaco. La température avoisine les 40 degrés et l’air chaud qui pénètre dans l’habitacle paraît soufflé par une bête infernale. Fini le climat tropical et son humidité, ici l’air est chaud et sec, éprouvant !! Nous traversons d’immenses estancias où l’élevage extensif semble être de mise. La Patagonie et de ses bœufs en semi-liberté sur des hectares de terres nous semblent bien loin.
Lorsque les premiers sommets de la Cordillère apparaissent à l’horizon, François est ravi. Nous avons parcouru 4400 km depuis notre départ de la Chapada Diamantina quinze jours auparavant et nous sommes de retour au pied des Andes dont les reliefs nous manquaient et que nous ne quitterons pas avant un bon moment.
Nous ne passons que quelques jours à Salta, le temps de nous apercevoir que les prix ont notablement augmenté depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau Président. Plus de taux de change officieux avantageux pour les possesseurs de dollars/euros. Tant pis, nous avions prévu de faire faire l’entretien d’Ulysse et nous nous y tenons. Les enfants sont heureux de planter leur tente dans le camping dans lequel nous logeons et de dormir hors du camping car pour quelques nuits.
Nous n’avons malheureusement pas pris beaucoup de temps pour découvrir le Paraguay, pressés de gagner le nord du Chili et le désert d’Atacama. Une courte traversée de Ciudad del Este à Encarnacion ne nous en a donné qu’un bref aperçu.
Le Paraguay se partage avec la Bolivie le triste titre de pays le plus pauvre du continent sud-américain. Quatrième exportateur mondial de soja, le Paraguay est un pays qui vit de son agriculture, de la production d’électricité hydraulique et du commerce informel avec l’Argentine et le Brésil. Les villes frontalières sont de véritables centres commerciaux à ciel ouvert où s’échangent informatique, électronique, produits de contrefaçon en provenance de Chine…
Les immenses panneaux publicitaires pour les OGM et les pesticides qui nous accueillent dans le pays nous rappellent que tous les pays n’ont pas les mêmes questionnements que les Européens sur la question…
De façon un peu caricaturale, on pourrait dresser ainsi un portrait du pays : le sud, plus fertile, appartient aux grands propriétaires terriens d’ascendance européenne, tandis que la région du Chaco au nord est plus aride et cultivée par les guaranis, populations indigènes.
Dans la région frontalière avec l’Argentine et le Brésil, quelques missions jésuites plus ou moins restaurées valent le détour : Trinidad, Jesus de Tavarangue… Elles nous rappellent un épisode passionnant de l’histoire de la colonisation et la vision utopique des jésuites qui s’installèrent dans cette région.
Avant de quitter le pays, petite pause au bord du fleuve Parana à la frontière entre l’Argentine et le Parguay cette fois, et construction d’un bateau-récup baptisé Mansahki.