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frouch

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Sur le trajet des chutes, nous faisons un crochet par le barrage d’Itaipu, situé sur le fleuve Parana, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay. Il se dispute avec le barrage des Trois Gorges en Chine le titre de plus grande centrale hydro-électrique du monde, fournit 90% de l’électricité du Paraguay et 22% des besoins énergétiques du Brésil. Les visites les plus intéressantes n’étant accessibles qu’à partir de 14 ans, nous nous contenterons des quelques photos et maquettes visibles à l’accueil.

Nous bénéficions cette fois d’une journée ensoleillée pour arpenter les chemins du Parc National Iguazu. C’est vrai que cet endroit est magnifique !! La végétation est luxuriante bénéficiant d’un climat tropical. Des coatis, insectes et reptiles déambulent en liberté au milieu des touristes. Un joyau naturel dans un écrin de verdure ! Malgré la saison sèche, le débit est impressionnant et nous sommes une nouvelle fois subjugués.

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Faune observée dans le parc

Dans ce genre de voyage au long cours sans échéance précise, les projets sont mouvants et s’adaptent sans cesse aux circonstances, aux rencontres, à la météo… Je ne sais combien de fois nos prévisions d’itinéraires brésiliens ont changé mais lorsque nous repartons de la Chapada Diamantina le 25 octobre, nous avons un objectif : être à La Paz en Bolivie le 11 décembre pour accueillir Julie, la maman de François, qui nous rejoint pour passer les fêtes. Il nous reste donc moins de 7 semaines pour descendre au sud du Brésil, passer par le Paraguay (que j’insiste pour découvrir), traverser l’Argentine, découvrir le nord du Chili et gagner la Bolivie. Ce délai nous paraît extrêmement court nous qui sommes de véritables escargots… Nous sommes obligés d’abandonner l’idée de retourner à Rio de Janeiro pour revoir Eric, Glaura, Diego et Pablo qui nous avaient si bien accueillis en août 2015. Nous décidons donc de traverser le Brésil le plus directement possible en direction du Paraguay. S’ensuivent 6 jours de route et 2800km !! Les reliefs et la végétation diversifiée de la Chapada laissent place aux forêts d’eucalyptus, aux champs d’ananas, aux bananeraies puis aux grandes plaines agricoles avec leurs immenses champs circulaires.

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Nous faisons des pauses régulières dans les agréables stations services brésiliennes où se retrouvent les innombrables camionneurs qui sillonnent le pays. Les enfants adorent y déambuler au milieu des immenses camions, « faire leurs forces » sur les quelques « appareils » fréquemment disponibles… C’est l’occasion de prendre une douche chaude et de se restaurer sur le pouce (coxhinas, kibe,…) ou de se régaler de viande grillée dans une churrasqueria. Pour rendre le trajet plus supportable, nous essayons de trouver des haltes agréables pour les enfants (rivières,…) et passons même une journée entière dans un centre nautique avec des piscines où les enfants s’éclatent.

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Quand nous empruntons une route encadrée de manguiers alors que c’est tout juste le début de la saison, nous ne pouvons résister. La récolte est fructueuse et nous nous régalons pendant plusieurs jours des dizaines de mangues ramassées !!!

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En nous approchant du Paraguay, nous réalisons que nous allons passer à proximité des chutes d’Iguazu. Nous avons un très bon souvenir des chutes côté brésilien mais n’avions pas bien profité du côté argentin à cause d’une journée pluvieuse. Qu’à cela ne tienne, on y retourne !!!

A l’arrivée à Itaipu, les décorations, publicités et petits monstres qui sillonnent les rues nous rappellent que nous sommes le jour d’Halloween. Même si cette fête anglo-saxonne est peu fêtée au Brésil, les commerçants d’Itaipu jouent le jeu et Naoki, déguisé avec les moyens du bord, récolte quelques sucreries.

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Lençois, la principale ville d’accès à la Chapada est née et a connu son heure de gloire à la fin du XIXe siècle, lorsque des diamants ont été découverts dans les vallées alentour. Mineurs et opportunistes se sont rués vers la région pour chercher fortune. Les Français, qui achetaient alors des diamants pour financer, notamment, la construction du canal de Panama (1881-1889), établirent un vice-consulat à Lençois. La mode française envahit alors la ville. Les tentes de toile côtoyaient les maisons de maîtres. Mais la fièvre retomba au début du XXe siècle avec l’épuisement des mines, la chute de la demande française (et par conséquent des cours internationaux), l’abolition de l’esclavage et la découverte des mines sud-africaines. L’exploitation des mines se poursuivit cependant à plus petite échelle jusqu’à ce que le parc soit créé en 1985 grâce au combat d’idéalistes tombés amoureux de la nature environnante. Les mineurs furent brutalement obligés de se reconvertir dans le tourisme.

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Lençois est un village agréable, dont les quelques bâtiments témoins de l’époque coloniale surprennent au milieu d’une nature préservée.
Nous y rencontrons Christine, une française installée là depuis 30 ans, qui a ouvert un gîte après avoir été guide. Nous partageons un repas en l’écoutant nous raconter l’évolution de fréquentation du parc depuis sa création.

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Le parc est une oasis de verdure dans le sertão aride environnant. Comptant peu d’infrastructures, sa nature reste préservée. Cascades, bassins d’eau claire, grottes sont un terrain de jeu rêvé. Les randonnées à la journée, même si elles ne sont pas balisées, sont facilement accessibles au départ de Lençois ou de Capão. Nous avons passé 10 jours dans le parc et n’avons pas eu besoin de recourir à un guide.

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Après Lençois, nous découvrons le village de Capão plus isolé car au bout d’une longue piste chaotique de 28km. Il est le repère de citadins repentis qui viennent y chercher un mode de vie alternatif, plus proche de la nature et moins de la société de consommation. Ecole de cirque, cours gratuits de judo et de capoeira ; magasin proposant produits biologiques, yahourts faits maison, gomasio, tahin… Nous sommes loin du Brésil que nous avons traversé jusqu’à présent….Le marché est haut en couleurs et l’ambiance très décontractée.

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Nous rencontrons une famille de Bretons en voyage au Brésil pour 6 mois et qui a posé ses valises à Capão pour un mois. Nous partageons un dîner et refaisons le monde. Nous profitons du confort de la cuisine et de la salle de bain pendant que Annaïg, Boris, Julian et Nino partent pour une randonnée de 3 jours.
Autour de Capão nous faisons encore quelques belles randonnées notamment jusqu’à la Cachoeira da fumaça, la plus haute cascade du Brésil avec ses 420m de hauteur. Vertige garanti !!!

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François décide de traverser le parc entre Capão et Lençois à pied pendant que nous ferons la route en camping car en passant par le Morro de Pai Inacio, un sommet de 1120m offrant une vue panoramique sur la vallée de plateaux alentour.

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La ville basse populaire et délabrée où se situe le port est reliée à la ville haute et son quartier historique par un ascenseur Art déco, l’Elevador Lacerda.

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Le Pelourinho, quartier historique, est vivant et touristique. S’y succèdent églises et maisons colorées aux façades plus ou moins entretenues cachant la misère des arrière-cours.

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L’école de cuisine SENAC propose un splendide buffet de spécialités bahianaises et brésiliennes, fusion réussie des influences portugaise, amérindienne et africaine. Moqueca (plat de poisson, de viande au lait de coco), acarajé (beignet de haricot frit dans l’huile de dendê (palme)), vatapa (pate d’arachide au lait de coco), feijoada du Minas Gerais (ragoût aux haricots noirs), farofa (farine de manioc frite et assaisonnée accompagnant les plats de viande), carne de sol du sertão (viande séchée)…

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Les enfants sont fascinés par l’effigie de Mickaël Jackson qui orne une maison sur la place où a été tourné le clip mondialement célèbre de « They don’t care about us » avec le groupe de percussions local Olodum. Nous assistons d’ailleurs à une batucada endiablée qui laisse imaginer la folie du carnaval.

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A notre retour dans la ville basse, nous retrouvons la carrosserie d’Ulysse recouverte d’inscriptions au stylo. A priori les commerçants à côté desquels nous étions stationnés ont dû penser que nous cachions leur devanture…

Le quartier de Barra, où nous trouvons facilement un bivouac dans une rue calme, est agréable, moderne et moins misérable que les quartiers anciens. On se croirait dans un autre monde. La plage de Barra est jolie, le bord de mer bien aménagé et piétonnier, la promenade entre le phare et le Morro do Cristo apaisante après les sollicitations permanentes du centre historique.

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Nous terminons notre découverte de Salvador par le quartier excentré de Bonfim dont l’église Nosso Senhor do Bonfim attire pèlerins et touristes. Les fitas (rubans porte-bonheur colorés), souvenirs de l’église sur la grille de laquelle ils sont noués en signe de prière au Senhor de Bonfim aux pouvoirs de guérison miraculeux, sont devenus un symbole de la ville. Dans la Sala dos Milagres (la salle des miracles), les croyants déposent des photographies, des lettres, des ex-voto pour demander ou remercier de guérisons miraculeuses.

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Les plus: L’héritage vivant de la culture afro-brésilienne que l’on ne retrouve dans aucun autre Etat et de façon anecdotique dans les autres villes: candomblé (religion syncrétique mêlant catholicisme, rites indigènes et croyances africaines) et orixas (divinités), gastronomie métissée, capoeira, batucada.

Mauvais côtés :
-L’impression permanente de se faire « arnaquer » : capoeiristes, percussionnistes, Bahianaises en costumes demandent systématiquement quelques reals en échange d’une photo ou d’un simple coup d’oeil d’ailleurs. Et c’est sans parler des vendeurs ambulants qui vous sollicitent en vous proposant un ruban en cadeau et qui finissent par vous réclamer avec insistance une somme importante d’argent pour la moindre babiole.
-La misère omniprésente dans les quartiers anciens

Nous traversons en bac la Baia de Todos Os Santos et gagnons l’Ilha Itaparica pour un dernier bivouac en bord de mer avec Salvador en toile de fond. Ca y est, nous quittons définitivement les plages brésiliennes pour pénétrer dans les terres en direction de la Chapada Diamantina.

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Pontal de Maracaipe (Porto de Galhinas)
Nous poursuivons notre route vers le sud avec, pour objectif, Salvador de Bahia dont la culture afro-brésilienne nous fait rêver.
A quelques dizaines de kilomètres au sud de Recife, la ville balnéaire de Porto de Galhinas est réputée pour ses plages de sable blanc bordées de cocotiers et ses piscines naturelles au milieu des récifs. Pour éviter une nouvelle fois l’affluence, nous nous dirigeons au sud de la ville vers la grande plage de Maracaipe où nous bivouaquons à quelques mètres de l’eau. C’est le paradis des surfeurs et les enfants s’amusent comme des fous dans les vagues. A cette période de l’année, la plage est quasi déserte, un bonheur !! Les piscines naturelles accessibles à marée basse au sud de la plage sont un terrain de jeu unique. Eau turquoise, fond de sable blanc, poissons multicolores …

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Au sud de Porto de Galinhas, nous traversons des champs de canne à sucre à perte de vue. Les plages ont toutes des accès privés ce qui a le don d’exaspérer François !!! Comment peut-on payer pour accéder à la plage, aussi belle soit-elle?
Nous faisons halte à Tamandaré qui possède une magnifique plage de sable blanc et des récifs coralliens. Malheureusement, le seul accès gratuit à la plage se fait à partir du centre du bourg et nous décidons de poursuivre plus au sud en quête de solitude. Peine perdue, malgré le changement d’Etat et l’entrée dans celui de l’Alagoas, cette partie du littoral a été en grande partie privatisée et il est impossible de s’approcher de la mer en dehors des villes sans payer un droit d’entrée. Nous nous sentons privés de liberté et n’arrivons pas à apprécier ces plages réputées paradisiaques.
Nous passons la nuit dans Maragogi, un de ces villages balnéaires dont un mur de restaurants de plage masque la vue sur l’océan. Il est temps que nous quittions le littoral. Nous devenons difficiles à contenter et un peu exigeants, notre goût de « sauvagitude » (comme disent les enfants) paraissant incompatible avec la jouissance de ces belles plages.

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Après un passage rapide à Maceio pour faire changer le câble de la boîte de vitesse d’ Ulysse qui tient sur sa réparation de fortune depuis Macapa, nous gagnons l’Etat du Sergipe et la ville coloniale de São Cristovão. Petite pause culturelle dans une ville dont le centre historique paraît abandonné!

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Notre dernière plage brésilienne sera pour nous une belle découverte. Moins paradisiaque que les plages de sable blanc du Pernambuco et de l’Alagoas, la Praia do Saco a l’avantage d’être accessible et déserte. Les quelques belles maisons qui bordent la plage sont les résidences secondaires d’habitants de Maceio et restent vides pendant la semaine.

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Nous arrivons dans l’Etat de Bahia le 11 octobre après 38 jours de voyage depuis notre départ de Guyane. Une boucle est bouclée. En juillet 2015 nous avions atteint l’extrême sud de l’état mais n’avions pu aller plus haut faute de temps, aujourd’hui nous revenons dans cette région dont nous avons hâte de découvrir les richesses culturelle et naturelle.

Après cette pause balnéaire prolongée, nous gagnons la culturelle Olinda dans l’état du Pernambuco. Jadis capitale de l’état, Olinda a conservé de magnifiques vestiges de cet âge d’or (XVIe siècle). Eglises arborant de beaux azulejos, monastères et couvents nichés au milieu des palmiers donnent à cette ville un charme désuet à quelques encablures seulement de la trépidante et moderne Recife.
Les pancartes qui nous accueillent à notre arrivée nous rappellent que la baie de Recife fut le théâtre de fréquentes et inexpliquées attaques de requins il y a quelques années et incitent encore à la prudence.

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Olinda est actuellement le lieu de résidence de nombreux artistes et les galeries d’art s’y succèdent souffrant malheureusement de la crise économique qui sévit au Brésil.
Nous faisons la connaissance de Habib et Valeria, un couple d’auteurs de livres pour enfants avec lesquels nous passons quelques heures enrichissantes. Ils nous parlent de la politique brésilienne notamment culturelle qui leur permet de vivre correctement en attendant la parution et la vente de leur livre, des différences idéologiques profondes entre le nord et le sud du Brésil, des difficultés d’accès aux soins médicaux et de leur qualité variable… Pendant que nous enrichissons notre connaissance de ce pays complexe, les enfants barbotent dans la piscine.
Le carnaval se prépare déjà et la batucada qui répète à côté de notre bivouac fait vibrer les vitres du camping car et nos entrailles.

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Notre expérience de Recife fut courte et triste.
Accompagnés de Habib, Valeria et leur fils, nous avions décidé d’assister à un festival de rock. Etant donné les durées de transport entre Olinda et Recife, Ulysse nous semblait le meilleur moyen d’accéder rapidement au site du festival. Malheureusement c’était sans compter sur les difficultés de stationnement ! Comme habituellement dans les villes brésiliennes, et la plupart du temps de façon officieuse, le stationnement est sujet à un pourboire à verser à celui qui s’est arrogé la surveillance de ce bout de trottoir. En échange, une relative sécurité, puisque quelqu’un jette un œil à votre véhicule en votre absence. Nous avions donc pris l’habitude de négocier et de payer le stationnement à notre retour (à un prix finalement bien inférieur à celui pratiqué dans les parcmètres en France). Ce jour là, étant donné l’affluence près du festival, les places étaient chères mais nous trouvâmes finalement un emplacement sur un terrain vague à quelques centaines de mètres de l’entrée du parc. Le « gardien » des lieux, peu aimable, insista pour que nous payions immédiatement, ce que nous refusâmes. Après avoir passé une grosse heure au festival, un peu déçus par le spectacle, nous revînmes au camping car. Au retour, plus de gardien et un camping car « visité ». La fenêtre de Sabah était arrachée, les placards ouverts mais rien n’avait disparu à part une basket de François dont la seconde se trouvait sur le lit de Sabah. Nous ne saurons jamais si nous avons été médisants mais ce fut vers le « gardien » éconduit que nos soupçons se tournèrent…
Finalement, plus de peur que de mal, les placards ont été réparés, la seconde chaussure de François retrouvée dans les fourrés sur place le lendemain mais les enfants ont fait quelques cauchemars et Sabah a insisté pendant quelques semaines pour que nous trouvions des bivouacs plus sécurisés…

Nous quittons l’état du Ceara pour celui du Rio Grande do Norte dont nous décidons d’éviter la capitale Natal pour gagner directement les plages du sud et notamment la plage de Pipa dont les guides et les rencontres nous disent le plus grand bien.
Nous arrivons malheureusement à Pipa un dimanche en fin d’après midi et la file de voitures qui en part nous effraie immédiatement. Pipa est un ancien village de pêcheurs, autrefois difficile d’accès et paradis des surfeurs, qui se dispute aujourd’hui, avec Jericoacoara, le titre de ville balnéaire la plus chic du Nordeste. Les pousadas et autres infrastructures touristiques s’y sont multipliées tout en essayant de conserver une âme écolo-chic qui se veut épargnée par le tourisme de masse. D’après un restaurateur argentin rencontré sur place les hordes de touristes brésiliens et étrangers qui se bousculent dans les rues en période touristique (décembre à février, et juillet-août) n’ont pourtant rien à envier aux plus grosses stations balnéaires de la côte.

Nous trouvons un bivouac isolé à l’extrémité est du village au-dessus de falaises dominant la mer.

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Les 4×4 bâchés qui s’y succèdent dès le matin pour des selfies inspirés d’amoureux au dessus de la Praia do Amor nous font douter de notre choix mais nous avons accès à de belles plages désertes car à une courte distance de marche du centre.
L’endroit est agréable mais on nous avait prédit un coup de foudre et il n’a pas eu lieu… Toujours une question de contexte. Les coups de foudre sont timides et il suffit parfois d’un détail pour les faire fuir…

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Par contre, le village de Tibau do Sul est une agréable surprise. Calme, beaucoup plus confidentiel que Pipa malgré de belles plages, beaucoup plus accessible à la baignade grâce à une belle lagune encadrée de dunes, il constitue une halte reposante à quelques kilomètres à l’ouest de l’agitation de Pipa. Les couchers de soleil sur la lagune sont mémorables et les restaurants de plage servent la meilleure moqueca (plat de poisson au four au lait de coco) que nous ayons mangé au cours de notre séjour nordestin.

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Canoa Quebrada, un coup de cœur et une semaine de pause bien nécessaire après les 2400km de route parcourus en 15 jours depuis notre départ de Guyane.
Canoa Quebrada, c’est un village calme et accueillant, touristique mais calme à cette saison, un paysage époustouflant de falaises de sable au dégradé de couleurs ocres, une mer enfin chaude, des vagues pour s’exercer au bodyboard…

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Nous nous installons à l’extrémité du village à l’entrée d’un quartier de pêcheurs et à quelques mètres de la mer. Les enfants se font rapidement des copains et, à l’heure du retour de l’école, c’est un joyeux brouhaha autour du camping car !
Escalade, balade, baignade, bodyboard,… Nous profitons des joies de la plage !!

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Nous sommes épatés par l’habileté avec laquelle les pêcheurs passent chaque matin à travers les vagues impressionnantes pour gagner le large sur leurs frêles esquifs (les jangadas à voiles triangulaires).

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Sur la plage, des barracas sur pilotis offrent des plats de poissons que nous partageons les pieds dans l’eau.

Chaque jour, lorsque les courants d’air sont favorables, les falaises sont le terrain de jeu des parapentes. François et Sabah ne résistent pas et se lancent dans l’aventure. Belle expérience malgré les quelques nausées au retour…

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Prochaine destination, le village balnéaire de Canoa Quebrada dans l’état du Ceara. Nous avons décidé d’éviter Jericoacoara (il nous aurait fallu pour l’atteindre prendre un 4×4, laisser Ulysse (ce qui engendre forcément des frais supplémentaires : parking, hébergement…) et nous joindre à nouveau à un groupe…) et Fortaleza (nous évitons les grosses villes autant que possible…). Sept cents kilomètres de route nous attendent ce qui, surtout au Brésil, n’est pas une mince affaire !!

Nous traversons l’état du Piaui, aride et pauvre ; et découvrons le sertão brésilien (arrière-pays du nordeste). La qualité des routes est très variable d’un état à l’autre, les villages nombreux et disséminés, et la vigilance sans cesse nécessaire pour ne pas renverser un chien ou un enfant, éviter les trous au milieu de la chaussée…

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Sur le chemin, nous décidons de nous arrêter au Parc naturel de Ubajara qui semble proposer de belles balades en forêt et la visite d’une grotte. Une petite pause rafraîchissante à 850m d’altitude après la chaleur du sertão. Finalement nous apprécierons la fraîcheur et ferons une balade guidée vers une chute impressionnante mais ne visiterons pas la grotte qui nécessite selon les guides une randonnée de 6 ou 7h.

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En arrivant à proximité de Canoa Quebrada, la route est bordée d’immenses fazendas d’anacardiers (les arbres à noix de cajou). On achète pour une bouchée de pain fruits frais et noix sèches. Les fruits sont extrêmement juteux et on en tire, en les pressant à la main, un jus rafraîchissant. La chair est par contre fade et peu agréable.

Barreirinhas est la porte d’entrée principale du parc des Lencois Maranhenses. Nous y trouvons facilement un tour en 4×4 pour le lendemain et dormons à proximité de l’agence qui nous prendra en charge. La petite ville est tranquille, située au bord du rio Preguiças qui serpente au milieu d’un paysage de dunes et de mangrove avant de se jeter dans l’océan à quelques kilomètres de là.
Le nom du parc provient de l’aspect des champs de dunes qui ressemblent à des lençois (draps). Le paysage est particulièrement spectaculaire à la fin de la saison humide, lorsque des lagunes d’eau claire apparaissent entre les dunes. Nous sommes malheureusement au début de la saison sèche et nous nous attendons à ce que les lagunes soient asséchées.
L’excursion que nous avons choisi part de Barreirinhas dans l’après midi et permet de contempler le coucher de soleil au milieu des dunes. Nous montons avec 5 autres personnes dans un 4×4 bâché. Les enfants sont très excités de grimper dans un tel véhicule!!! Après avoir traversé le rio Preguiças sur une barge, nous sommes bringuebalés sur une piste de sable jusqu’aux dunes principales.

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A partir de là, une marche d’une petite demi-heure au milieu d’un paysage lunaire nous mène à l’une des dernières lagunes encore en eau. Nous ne sommes pas seuls. Plusieurs 4×4 ont déversé leurs passagers au même point et malgré la splendeur du paysage et son caractère si surprenant, nous avons du mal à faire abstraction des grappes de touristes qui convergent vers la lagune.

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Après une petite baignade, nous admirons un magnifique coucher de soleil-lever de lune avant de retourner au véhicule et de reprendre la piste en direction de Barreirinhas. A la fin du tour, nous sommes un peu déçus. Nous avons pris l’habitude de vivre et de faire des découvertes seuls et à notre rythme (nous devenons sauvages!!). Devoir nous joindre à une horde bruyante, pressée, aussi sympathique soit elle; et payer pour passer quelques heures au milieu d’un paysage naturel nous semble peu satisfaisant et même aberrant. On ne nous y reprendra plus de sitôt!!!

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Cette désagréable expérience est heureusement rapidement balayée par la balade que nous faisons autour du village suivant, Paulino Neves. Là, en sortant des sentiers battus, à pourtant seulement quelques dizaines de kilomètres de Barreirinhas nous gagnons le droit de nous promener seuls au milieu de dunes qui nous paraissent, par là même, bien plus belles que les précédentes. Non, nous ne sommes pas objectifs mais le luxe d’être seuls et libres dans ce paysage vaut bien plus pour nous… Cerise sur le gâteau, la présence de notre camping-car et notre nationalité interpellent une habitante qui tient une cantine pour les ouvriers du chantier d’éoliennes tout proche et qui nous invite à manger. Une nouvelle preuve de l’hospitalité brésilienne !!

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