02 avril : Après une matinée studieuse, nous arpentons les salles du musée qui présente les différentes sociétés ayant vécu sur ces terres depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Très documentée et didactique, cette exposition nous séduit et nous instruit sur les bouleversements subis par les Tehuelches (peuples indigènes du nord de la Patagonie) suite à la colonisation.
Avant d’entrer dans la ville d’El Bolson, dont la nature généreuse des environs a autrefois attiré quelques communautés hippies, nous achetons fraises, framboises et mûres qui ravissent nos papilles.
Dans le centre ville, nous déambulons au milieu du marché local proposant des produits artisanaux pour tous les goûts. Nous ne pouvons pas nous charger de choses inutiles même esthétiques, c’est pourquoi nous préférons faire les gourmands et manger une gaufre couverte de : dulce de leche, fraises fraiches, chantilly et nappage chocolat. Un délice!!
En fin de journée, nous garons notre Ulysse sur la place Espana proche du centre ville.
03-04-05 et 06 avril : Nous décidons de repartir encore plus vers le nord en direction de San Carlos de Bariloche une nouvelle fois poussés par la pluie. Nous traversons des paysages montagneux somptueux même cachés partiellement par les nuages. En longeant le lac de Guillelmo, nous apercevons un bivouac situé idéalement au bord du lac dans un écrin de verdure. Nous décidons d’y passer quelques jours. Nous orientons Ulysse de manière à pouvoir observer depuis notre baie vitrée de la salle à manger (accessoirement du salon aussi…) le lac et les montagnes environnantes.
A peine installés, je pars à la pêche avec Manao. Les eaux limpides et translucides du lac promettent de belles choses. Et dès notre première sortie, j’ai la chance de pêcher un truite arc-en-ciel de 35cm de long !!! Belle prise mais nous sommes gourmands et il est nécessaire d’en pêcher une autre pour le ceviche !!! Mais il est tard, nous tenterons de nouveau notre chance dès demain.
Nous resterons ainsi 3 jours en alternant des matinées d’école et des après midi pêche miraculeuse, jeux… La chance sourit à Manao. Les succès répétitifs nous enivrent. Une dernière cession en fin de journée sous les couleurs apaisantes du soleil couchant me permet de passer une nouvelle fois du temps avec Manao. Du bonheur !!! Au moment de rentrer, un dernier lancer pour le plaisir. Manao m’alerte. Je ne le crois pas mais sa canne plie franchement et nous voilà tous les 2 à tirer hors de l’eau une belle truite de 40cm !! Record battu. Quelle joie!!! Nous observons également les martins pêcheurs, les caracaras et les pics à tête rouge qui peuplent cette zone.
Ce soir au menu : ceviche de truite fraiche, sauce au Tahine et pain maison. Tout simplement.
Dimanche matin, une surprise de taille: le lapin de Pâques est passé pendant nuit. Les enfants recherchent dans les recoins des bosquets nous entourant. Des dizaines de petits œufs sont récoltés et partagés équitablement. Le lapin ne pouvait pas rater les enfants car la veille ils avaient inscrits sur un carton un message indiquant leur présence….
La grille chaude du barbecue a raison du résultat de nos efforts et nous nous régalons encore une fois du fruit de notre pêche.
Lundi 06 avril :
Les bonnes choses ont toujours un fin. Nous quittons ce lieu magique pour rentrer dans le parc naturel Nahuel Huapi connu pour ces glaciers et ces cascades.
Certaines portions des pistes serpentant dans le parc étant trop étroites, les gardes parcs ont mis en place des voies à horaire. Notre arrivée dans le parc nous permet de prendre la direction des cascadas Los Alerces.
Au bout d’un ripio d’une trentaine de kilomètres, nous atteignons le bout de la piste au pied d’un pont fermé à la circulation. Nous garons Ulysse sur les bords du lac avec une vue imprenable sur le Monte Tronador couvert de glaciers.
Nous décidons de profiter de l’après midi pour partir observer les cascades Los Alerces.
Nous décidons de suivre un chemin piéton sinuant dans la foret situé sur les rives gauches de la rivière. Malheureusement, nous n’avons pas choisi le bon coté de la rivière pour observer les chutes d’eau. Ne désirant pas retourner sur nos pas, nous décidons de traverser la rivière en aval de la cascade sur une portion peu profonde. Mais le courant est important!!!! Seul Manao traverse la rivière dans sa totalité mais toujours collé à son père le cas échéant. Sabah et Naoki profitent du dos de leur père pour franchir les parties à fort courant. Quelle aventure!!!
Nous rejoignons la plateforme d’observation des chutes et empruntons tranquillement le chemin du retour vers Ulysse.
Mardi 07 avril :
Aujourd’hui nous reprenons les voies à horaire pour atteindre tranquillement les flans du Monte Tronador. En approchant, de ce sommet imposant, le temps se couvre et les premières gouttes font leur apparition. Nous passons Pampa Linda et atteignons le Ventisquero Negro ou glacier noir.
Ce dernier est constitué de la glace provenant des glaciers situés juste au dessus. Des séraques se décrochent dans le lac glacé dans un bruit sourd.
Nous continuons la route jusqu’à la Gorge du Diable. Encerclés par des falaises vertigineuses, nous observons les nombreuses chutes d’eau tout droit sorties des nuages bas qui enveloppent la montagne. Quelle magie!!!!
Nous sommes seuls, les touristes amenés en mini bus sont déjà repartis.
Je pars seul sous les gouttes à la découverte de la chute d’eau du Diable. Franchissant des barrières je parviens au pied de la chute d’eau. Un bruit assourdissant, une humidité décuplée et surtout une vue imprenable sur la vallée constituent les joies de ce lieu.
Mercredi 08 avril :
Nous nous réveillons au milieu de ce cirque incroyable surmonté de glaciers libérant un flux incessant d’eau sous forme de cascades gigantesques. Les nuages couvrent doucement les hauteurs et apportent rapidement une bruine. Je décide de descendre mon vélo du toit pour profiter du chemin descendant dans la vallée.
Je quitte la famille à vélo pour rejoindre initialement le glacier Castano Overo. Mais lors de l’ascension d’un chemin forestier, s’offre à moi l’opportunité de bifurquer sur un autre sentier pour atteindre le refuge d’Otto Meiling situé à 2000m d’altitude. Alternant des montées accessibles en VTT et des zones pied à terre à pousser le vélo, je ressors de la forêt avec une vue dominante et incroyable sur le glacier Castano Overo qui se jette littéralement dans le vide. Des cascades vertigineuses se fracassent 500m plus bas. De temps en temps des céraques suivent le mouvement dans un bruit assourdissant. Je n’avais jamais vu un paysage montagneux aussi fabuleux.
Mais la réalité me rappelle à l’ordre. La pluie redouble. Je suis parti sans équipement car je n’avais pas prévu d’atteindre de telles altitudes. Que faire: demi tour ou atteindre à pied cette fois le refuge situé à 30mns. Je décide de continuer. Je ne reviendrai sans doute jamais ici. Je suis trempé jusqu’à l’os. J’aperçois enfin le refuge juché sur un éperon rocheux fendant en deux un énorme glacier. INCROYABLE !!!
Je pousse enfin la porte du refuge dans l’idée de me réchauffer un peu avant de redescendre. Des cris étranges s’échappent de la pièce commune. Je découvre alors l’équipe de montagnards en charge du refuge allongés sur des bancs et regardant un films de zombie à la télévision. L’ambiance est irréelle. Mais très vite ils me proposent de quoi me réchauffer. Un bon thé noir apportera bientôt une source de chaleur très appréciable. Comme dans tout refuge de montagnes, une ambiance chaleureuse se dégage. Un simple jeu d’échec sur une table, un poêle à bois, des skis sur les murs, une carte désignant les voies possibles sur les glaciers pour atteindre le sommet du Monte Tronador…. créent un lieu unique.il
Je veux alors partager avec les enfants cette ambiance, ce lieu. Je lui demande les frais engagés pour une famille de 5 pour le diner, la nuit dans le dortoir et le petit déjeuner. Le prix est raisonnable et mon envie se transforme alors en certitude. Le guide de haute montagne m’annonce que le temps vire au beau dès demain et doit se maintenir pour quelques jours. Tout est dit. Je n’ai plus qu’à redescendre pour prévenir Carole et les enfants.
Je regarde dehors. La pluie s’est un peu calmée, c’est le moment. Je quitte ce lieu en remerciant chaleureusement l’équipe et sans oublier de passer jeter un œil au dortoir situé à l’étage.
Léger et rempli d’espoir de partager ce lieu avec les miens je redescends entre les gouttes à bonne allure. Je retrouve plus bas mon fidèle destrier. Commence alors une descente vertigineuse sur un terrain détrempé et glissant. Je me transforme rapidement un bonhomme de boue. Au bout d’1h10, j’atteins Ulysse sous le regard médusé des enfants. Découvrir leur père dans un état pareil, du jamais vu !!! L’excitation des enfants est à son comble après l’annonce de ce projet. Mais le refuge se mérite quand même : il faut avaler les 14kms et les 1000m de dénivelé en 5h. Mais cela en vaut la peine.
Jeudi 09 avril
Les enfants se réveillent comme jamais. Les premiers debouts, ils préparent la table du petit déjeuner et sont les premiers prêts à partir.
Nous partons avec un sac de randonnée rempli de vêtements de rechange si le temps se dégrade, le sac porteur pour éventuellement porter facilement si nécessaire. Nous prenons également une salade de pâte pour l’aller, des gâteaux pour le goûter, du pain fait maison avec de la charcuterie et du fromage pour le déjeuner du retour. Seul Manao est chargé de prendre un sac avec quelques jeux et autres objets d’enfants.
10h30, nous quittons Ulysse laissé sur le parking de l’hotel de Pampa Linda. Objectif : le refuge Otto Meilling à 14kms et 1000m de dénivellé.
Heureusement, le sentier forestier a séché pendant la nuit. Seuls quelques passages restent boueux mais rien à voir avec le désastre de la veille.
Arrivé face à un raidillon serpentant entre les arbres, je prend Naoki sur les épaules. Je suis heureux de m’en débarrasser 20 mns plus tard.
Nous atteignons une crête entre 2 vallées, lieu de rassemblement de grands condors planant sans bruit au dessus de nos têtes. Quel spectacle fantastique !!!!
Le parcours avec Naoki fût plus lent car ponctué d’arrêt pour observer les cascades, faire des reportages, jouer dans la neige….
Mais nous arrivons enfin après 6h30 de marche.
Nous félicitons grandement les enfants et en particulier Naoki qui aura marché tout le long sauf le raidillon.
Les enfants s’émerveillent en dehors et dans le refuge. Ils s’installent rapidement dans la salle commune et jouent aux échecs.
Nous passons commande pour le diner de 20h et préparons nos lits dans le dortoir.
Je ne tiens pas en place et ressors immédiatement pour découvrir les limites de l’éperon rocheux accueillant le refuge. Les glaciers glissent lentement libérant de temps en temps des grondements sourds de glace se brisant. Les crevasses nombreuses, profondes découpent le glacier. Je m’approche au plus prêt tout en gardant mes distances car les crevasses sont toutes proches et je ne veux pas m’y retrouver bloquer. Les roches jouxtant le glacier sont couvertes des traces d’érosion liées au frottement prolongé de la glace. Cela révèle bien la puissance de ce dernier. Le jour se retire doucement, le froid fait son apparition, il est temps de retrouver les autres au chaud dans le refuge. Nous prenons l’apéritif au coucher du soleil. Les bougies illuminent cet espace convivial.
Cette journée s’achève par un diner sublime : échine de porcs croustillant sur un lit de purée de pommes de terre et des tournedos de bœufs accompagnés de tranches des pommes, d’oignons et de potirons. Un régal !!!! Un rêve après cette journée physique. Une crêpe nature pour les enfants et au dulce de leche pour les parents sonnent la fin du repas.
Je fais une partie d’échec avec l’un des gardiens du refuge en écoutant les autres discuter des points forts et des dysfonctionnementsnts des parcs naturels argentins.
Je rejoins ma couchette après être naturellement jeter un œil dehors pour observer les étoiles légèrement voilées.
Vendredi 10 avril.
La nuit fut mouvementée. Je ne voulais pas rater le lever du soleil. Heureusement, ce dernier se lève que vers 8h. Je sors à l’heure et j’ai la chance de voir le Monte Tronador se couvrir d’un voile rose sur ses neiges éternelles, mais aussi les nuages couvrant les vallées voisines … Carole me rejoint un peu plus tard. Nous ne nous en lassons pas.
Nous rentrons prendre un bon petit déjeuner et sortons tous ensemble observer de plus prêt les glaciers et ses effets sur son environnement.
Les gardiens du refuge m’ont indiqué que les glaciers avancent chaque année entre 200 et 400m !!! La chute des céraques du haut des falaises est importante en période estivale. Avec le réchauffement actuel, les glaciers ont perdu 7m d’épaisseur en 15 ans…
A notre retour au refuge, nous observons les 3 personnes présentes la veille partir avec un guide à travers cette mer de glace pour rejoindre un autre refuge situé à 3h de marche sur la glace. Je ne te cache pas le désir des enfants de faire la même chose mais il faut avoir au minimum 10 ans. Ce sera pour la prochaine fois….Je leur mets uniquement un peu de matériel pour la photo mais il n’aura pas servi.
Nous prenons la route du retour avec un peu de peine car la chaleur de l’accueil associée à la fraicheur des glaciers et la beauté des paysages nous ont subjugué.
Manao et Sabah ouvrent une nouvelle fois la route au pas de course. Nous leur demandons de nous attendre à certains points dangereux afin d’éviter des chutes vertigineuses. Cette fois nous faisons une halte d’une heure pour le déjeuner au soleil. Nous discutons avec des français se rendant au refuge et réalisant un grand tour du monde avec de superbes haltes (Ile de Pâques, Polynésie, Nouvelles Zélandes, Indes…). Ils sont repartis plus léger car se rendant compte qu’il est possible de le faire avec des enfants…
Naoki semble prendre le contre coup d’hier. Le sac porteur révèle sa nécessité. Je porte Naoki pendant 2 heures lui permettant de faire une bonne sieste.
Manao et Sabah font la moitié du rajet retour seuls au pas de course. Les randonneurs que l’on croise en sens inverse nous donne des nouvelles de nos deux cabris. Ils arrivent d’ailleurs 30 mns avant nous au camping car.
Le retour a duré 4 heures.
Nous décidons de rester dormir ici car nous ne voulons pas nous presser et garder ainsi le peu d’énergie qui nous reste. Nous dévorons des restes de pâtes et apprécions énormément nos lits!
Samedi 11 avril & dimanche 12 avril
Le corps un peu rouillé, je me lève plus tôt pour prendre une route à horaire nous permettant de sortir du parc.
Pendant le petit déjeuner tardif, les enfants nous révèlent doucement les parties de leur corps qui souffrent de leur course effrénée de la veille. Nous ne ferons pas de folie aujourd’hui.
Nous arrivons en fin de matinée à San Carlos de Bariloche.
Nous commençons par rechercher une usine de gaz pour remplir nos 2 bouteilles. Malheureusement, les 2 magasins de San Carlos ne peuvent nous recharger nos bouteilles et nous indiquent l’usine de gaz de El Bolson !!! Nous sommes passés devant il y a 6 jours mais nous pensions en trouver d’autres à San Carlos… Il faudra donc rebrousser chemin sur 120kms. Mais pas aujourd’hui car nous sommes samedi.
Nous traversons d’abord les quartiers pauvres, puis nous rejoignons la place centrale de la ville cassant avec l’ambiance générale car à l’image de la Suisse. En effet, les premiers colons provenaient d’Allemagne, de Suisse… Nous retrouvons ainsi une architecture faite de pierres et de bois. San Carlos de Bariloche est une ville riche et attractive elle jouit d’un enironnement exceptionnel : elle est l’entrée sud de la région des 7 lacs, possède une station de ski chic accueillant les riches de Buenos Aires.
C’est pourquoi en quittant le centre ville vers l’Ouest, nous observons un grand nombre d’hotels de haut standing les pieds dans l’eau, baignant dans les reflets du lac et de superbes villas.
Mais ces grandes propriétés privées cernent les rives du lac. Il est donc difficile de s’approcher et de se garer sur les bords de l’eau. Un peu agacé, je trouve enfin une zone ensoleillée sur le parking du port touristique au pied du Golf Spa & Resort Llao Llao qui jouit d’une réputation internationale !!!
Nous resterons la journée ici, au soleil.
Les enfants, profitant du récit d’une expérience de mon enfance, nous jettent dehors avant le déjeuner et nous prépare un petit repas. A notre retour au camping car, ces derniers avaient affiché sur la porte un écriteau sur lequel on pouvait lire :
Restaurant Ulysse.
AU menu : Anchoyade, salade de crudité et dessert yaourt et fruits
Entrée dans le camping car 2 pesos par personne .
Déjeuner : 3 pesos par personne.
Après un service de qualité, nous voici en train de leur régler la note….Nous leur proposons de le faire une fois par semaine cela nous permettra de nous reposer et eux d’avoir un peu d’argent de poche. (10 pesos argentin = 1 euro).
Nous terminons en fin de journée la visite des beaux quartiers et trouvons un bivouac pour la nuit.
Lundi 13 avril :
Je me lève au lever du soleil et amorce notre retour vers El Bolson pour recharger nos bouteilles de gaz. Ce n’est pas la première fois que nous sommes obligés de faire un détour pour reharger nos bouteilles. Mais il est parfois préférable de faire un détour de 200 km plutôt que de se retrouver sans gaz, c’est à dire sans frigo et sans cuisinière !!!
Une fois cette mission accomplie, nous reprenons la route de San Carlos de Bariloche sans omettre de nous y arrêter rapidement pour acheter de nouveaux rapalas à Manao.
Cette fois nous repartons vers le nord en direction de San Martin de los Andes et cette fameuse région des 7 lacs.
Cette fois nous trouvons un joli bivouac à proximité d’un rio et d’un petit canal récupérant l’eau du rio pour alimenter quelques résidences en contrebas.
Ce genre de bivouac est intéressant car les enfants peuvent se libérer à l’extérieur et trouver de multiples activités en particulier pour Naoki lorsque son frère et sa sœur font leurs devoirs.
Mardi 14 avril :
Après une matinée studieuse, nous rejoignons la ville de Villa Angostura, très charmante. Elle répond à une forte demande touristique mais avec goût. L’avenue principale est bordée de jolies maisons et des commerces en bois. Très propre, elle nous enchante. Nous nous garons à proximité des bomberos mais surtout à côté d’une grande aire de jeux pour les enfants. Pendant ce temps, nous nous connectons à internet et mettons à jour nos aventures pour la famille et les amis.
Cette fois nous dormons sur un parking en pleine ville.
Mercredi 15 avril.
Nous avons décidé d’accélérer un peu. Je me réveille une nouvelle fois au lever du soleil et parcourt une partie du trajet pendant le sommeil des enfants.
Vers 9h, je m’arrête le long d’un rio pour prendre le petit déjeuner et faire les devoirs.
Mais ce matin, Carole et Sabah préparent des baklavahs dont tu nous avais donné la recette. Mais il faudra attendre le diner pour les savourer.
Nous faisons une petite halte dans la ville de San Martin de los Andes, à l’image de Villa Angostura.
Le ciel se charge de nuage et la pluie fait son apparition. Le temps nous rappelle que nous sommes en automne. Les arbres se couvrent de jaune, de rouge et le froid commence à se faire sentir la nuit.
Nous ne trainons pas.
Jeudi 16 avril.
Nous faisons halte à Junin de los Andes pour les devoirs et les jeux. Malgré des pronostics météo désastreux au Chili, nous décidons d’y tenter notre chance attirés par les volcans qui bordent la frontière. Mais les nuages se densifient, le vent se lève. En traversant un bosquet d’Araucarias, nous trouvons un espace protégé. Nous sommes à 15 kms de la frontière, à l’entrée du parc national Lanin.
Les sommets environnants pris dans les nuages ne nous permettent pas d’observer le volcan Lanin culminant à 3800m.
Vendredi 17 avril :
Quelle chance. Après une nuit humide, nous nous réveillons sous un ciel bleu. Quelques nuages d’altitude accrochés au volcan se dissippent doucement et dévoilent les pentes enneigées de ce géant. De novembre à avril, un chemin de randonnée permet aux alpinistes chevronnés d’atteindre le sommet. Nous préférons l’observer depuis notre bosquet d’araucarias.
Le temps étant au beau fixe, nous annulons la matinée studieuse pour passer la frontière chilienne dès que possible et atteindre notre objectif chilien : le volcan Villarica entré en éruption le 3 mars dernier.
Mais avant, nous devons passer cette frontière chilienne. Des paperasses mais surtout le fameux contrôle phytosanitaire. C’est un casse tête à chaque fois. Aujourd’hui nous décidons de planquer nos fruits, charcuterie… dans notre lit. Mieux vaut ne pas se faire prendre….
Après être passé par l’immigration et la douane, un inspecteur entre dans Ulysse et nous demande d’ouvrir les placards, frigo… Cette fois, il repart avec des bâtons ramassés par les enfants dans le bosquet d’araucarias situé à 15kms… une demi pomme pourrie, un vieux citron et un demi paquet de lentilles. Un petit cactus acheté en Argentine il y a 6 mois ne survit pas à sa 5e tentative d’entrée au Chili… Naoki doit dire adieu à son cactus avant de le jeter.
Cette démarche nous paraît inutile et tellement injustifiée. A chaque fois, nous traversons la frontière avec nos poubelles pleines des déchets de nos fruits et légumes cuisinés, nos restes de viandes et de poissons…